Африка. История и историки
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Ces mesures furent acclam'ees par la population. Les intellectuels salu`erent et particip`erent `a la mise en place de cette R'evolution Nationale D'emocratique (RND) qui exprimait la fert'e nationale, la souverainet'e et l’ind'ependance r'eelle tant attendue. Enfn, «fers d’^etre malgaches, libres et ind'ependants»!
Quand l’'etat devient entrepreneur et investit `a outrance
Vers la fn des ann'ees soixante dix, le contexte 'economique 'etait favorable: exc'edent de la balance commerciale gr^ace `a un cours 'elev'e du prix du caf'e, cours favorable de la vanille… De 1977 `a 1981, Madagascar avait donc de l’argent et adopta une politique d’investissements `a outrance, investissements improductifs r'ealis'es sans 'etudes s'erieuses pr'ealables. Les plus signifcatifs parmi ces m'esaventures fnanci`eres sont: l’usine d’engrais chimique ZEREN, les unit'es m'ecaniques TOLY, l’usine de caf'e soluble KAFEMA… La d'et'erioration des termes de l’'echange, aggrav'ee par le second choc p'etrolier provoqua un endettement et un accroissement de l’infation. Pendant cette p'eriode, Madagascar 'etait encore rejet'ee par les institutions fnanci`eres internationales.
Le bilan mitig'e de la politique 'educative. Malgachisation et d'emocratisation
Dans la Charte de la r'evolution socialiste, l’'education constituait un 'el'ement central dans la marche vers le progr`es. L’intention de donner les m^emes chances `a l’acc`es au savoir est, certes, louable mais d'emocratiser l’enseignement ne fut gu`ere une t^ache facile: l’objectif fut de doter chaque fokontany [780] d’une 'ecole primaire, chaque fraisanad’un coll`ege d’enseignement g'en'eral et chaque fvondronanad’un lyc'ee. A d'efaut de budget, chaque collectivit'e devait, suivant ses possibilit'es et ses motivations, construire les locaux. Au niveau sup'erieur, on cr'ea un Centre Universitaire R'egional (CUR) pour chaque faritany. La scolarisation connut alors un d'eveloppement spectaculaire. Mais les moyens manquaient sur tous les plans: fnancier, technique ou humain. Ce qui ne fut pas sans cons'equences sur la qualit'e et le niveau. Un efort fut fait pour malgachiser l’enseignement: adapter le contenu aux r'ealit'es de la R'evolution nationale, malgachiser la langue d’enseignement, enfn malgachiser les dipl^omes.
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Assise g'eographique du fokonolona.
Il semble que l’on ait trop vite attribu'e `a la malgachisation les carences du syst`eme 'educatif actuel. Il s’agit plus d’un probl`eme de moyens et de volont'e que d’un choix linguistique.
2.3. L’'echec du socialisme r'evolutionnaire
La fn des grandes illusions du paradis socialiste (1982–1989)
Malgr'e tout cela, Didier Ratsiraka fut r'e'elu sans probl`emes en 1982, puis en 1989. Il est ind'eniable que pendant cette p'eriode, le pays marquait une p'eriode de souverainet'e r'eelle et une ind'ependance politique efective. Mais, la voie adopt'ee, malgr'e des intentions louables, avait engendr'e d’autres probl`emes: boycott des institutions fnanci`eres, aggravation de la pauvret'e, d'et'erioration du service public min'e par la corruption, d'efciences des services de sant'e et d'ech'eance de l’'education.
La pauvret'e rampante et les p'enuries ont eu comme cons'equences, l’amplifcation de l’ins'ecurit'e, le d'eveloppement du grand banditisme et la banalisation de la corruption. Refus de cr'edit, paup'erisation et p'enurie, ont contraint le r'egime `a n'egocier avec le FMI et `a abandonner progressivement ses principes id'eologiques. Madagascar fut amen'ee `a solliciter l’adh'esion au Programme d’Ajustement Structurel (PAS) d`es 1983, elle sera efective en 1984, mais les efets ne se feront sentir que deux ann'ees apr`es. Ce qui a valu `a Didier Ratsiraka d’^etre r'e'elu pour un troisi`eme septennat en 1989.
Les retomb'ees tardives du PAS et le r'eveil des Forces Vives (1989–1990)
En 1990, on observe une am'elioration de la situation 'economique. Mais les retomb'ees sur le petit peuple rest`erent faibles. Un discours politique maladroit et inadapt'e, ne tenant pas compte de l’'evolution de l’opinion a contribu'e `a discr'editer d'efnitivement le r'egime. A d'efaut de parti d’opposition, tous les m'econtents se sont exprim'es `a travers les 'eglises, les syndicats et les diverses associations qui sont les Forces Vives de la nation ligu'ees contre l’'Etat AREMA. Une concertation nationale des Forces Vives regroupant syndicats, associations professionnelles et religieuses ainsi que quelques partis politiques eut lieu `a Antananarivo du 16 au 19 ao^ut 1990. L’AREMA fut invit'e, mais encore assur'e de sa force, m'eprisa les assises. La concertation r'eclama une nouvelle constitution pour une Troisi`eme R'epublique et la mise en place d’un gouvernement de transition.
Les 'ev`enements de 1991–1992
A partir du mois de mai 1991, les Forces Vives organis`erent des manifestations quotidiennes sur la place du 13 mai et entreprirent une campagne de d'esob'eissance civile. Ils parvinrent `a d'eclencher une gr`eve g'en'erale en juin. Et la place du 13 mai devint le si`ege quotidien d’imposantes manifestations o`u le peuple r'eclame r'evision de la constitution, nouvelles 'elections l'egislatives et gouvernement de transition. Face au silence du pouvoir qui pensait encore que le temps jouait pour lui, les Forces Vives install`erent un gouvernement insurrectionnel et un chef d’'Etat le 24 juillet 1991; cette tendance dure, repr'esent'ee par Albert Zafy, Andriamanjato Richard et le g'en'eral Rakotoarison, trouve l’adh'esion de la majorit'e 'ecrasante des manifestants (Forces Vives Rasalama). Autant les forces vives 'etaient d'etermin'ees `a en fnir avec la RDM, autant Ratsiraka se r'efugiait dans sa l'egitimit'e et pensait encore pouvoir tout pr'eserver en usant de ses talents de politicien et de strat`ege hors pair.
Le 10 ao^ut 1991, les Forces Vives Rasalama d'ecid`erent de marcher sur le palais pr'esidentiel d’Iavoloha pour forcer la main au pr'esident Didier Ratsiraka. La s'ecurit'e de la pr'esidence r'eagit en tirant sur la foule et ft 31 morts et 230 bless'es parmi les manifestants. Il s’ensuivit alors une p'eriode d’incertitudes, mais il est devenu 'evident que les positions des uns et des autres 'etaient inconciliables. Didier Ratsiraka refusait d’avoir comme interlocuteurs les manifestants du 13 mai qu’il m'eprisait. Il renvoya le Premier ministre Victor Ramahatra et d'esigna Guy Willy Razanamasy, une fgure bien connue dans la capitale, `a sa place.
La mission de Guy Willy Razanamasy 'etait alors de mener les n'egociations avec les Forces Vives. Une convention dite
3. La Troisi`eme Republique (de 1992 `a nos jours)
3.1. La constitution de la Troisi`eme Republique: premi`ere version (ao^ut 1992)
La nouvelle constitution traduit une volont'e de se d'emarquer compl`etement du r'egime pr'esidentiel et personnel de Didier Ratsiraka. Elle est tr`es d'emocratique et traduit une volont'e d’'eviter tout pouvoir personnel: le pouvoir du pr'esident est consid'erablement diminu'e, celui du Premier ministre accru, l’Assembl'ee nationale ne sera plus croupion et aura pouvoir de contr^oler l’ex'ecutif, de sanctionner le Premier ministre et de d'eposer le pr'esident. Ainsi, les trois entit'es: Assembl'ee nationale, gouvernement et pr'esident de la R'epublique se partagent le pouvoir. Le principal danger n’'etait plus le pouvoir personnel, mais l’instabilit'e.
3.2. Les forces vives au pouvoir (1993–1996)
Albert Zafy fut 'elu pr'esident de la R'epublique le 10 f'evrier 1993. Les 'elections l'egislatives du 16 juin 1993 donne une Assembl'ee nationale `a majorit'e de circonstances, disparate et fuctuante du fait de l’inconsistance des partis politiques et de la disparition d’une base de dif'erentiation et d’engagement entre les partis.
La Troisi`eme R'epublique, `a ses d'ebuts, a du mal `a d'efnir une ligne et `a s’engager dans une orientation 'economique claire. L’existence de tendances contradictoires, l’inexp'erience et la m'econnaissance des pratiques 'el'ementaires du syst`eme 'economique et fnancier, la simplicit'e na"ive de certains responsables aboutissent au rejet des n'egociations avec la Banque Mondiale: refus d’honorer les services de la dette, mirage des fnancements parall`eles, d'ecisions contradictoires des institutions, autant de signes visibles des contradictions internes du pouvoir annonciateurs de la gab'egie qui s’installe.