Если душа родилась крылатой
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La muse pensive n’a rien pris
Sur l’ensemble de ton butin.
Ma jeunesse! Je ne te rappelle pas:
Tu eґtais une charge et une corveґe.
La nuit, tu murmurais pour moi avec ton peigne,
La nuit, tu aiguisais tes fle`ches. Tu m’eґtouffais
De tes largesses, comme sous de petits galets.
Et je souffrais pour les peґcheґs des autres.
Je te rends ton sceptre avant l’heure,
Sans gou t, mon a me, pour les boissons et les mets.
Ma jeunesse! Mes deґsordres —
Jeunesse! Mon chiffon de vermeil!
Muse
Ni chartes, ni ance tres,
Ni faucon clair. Elle
Marche — elle s’ouvre, —
Lointaine!
Sous les paupie`res sombres —
L’incendie aux ailes d’or.
De sa main, haleґe par le vent,
Elle a pris, elle a oublieґ.
Le bas de sa robe non retrousseґe,
Sarcasme, qui se fa che,
Ni bonne ni meґchante,
L’une et l’autre, lointaine.
Elle ne pleure pas, ne geґmit pas:
— Il tire tre`s fort, il est gentil! —
De sa main, haleґe par le vent,
Elle a donneґ, elle a oublieґ.
Elle a oublieґ — ricanements
De gorge et de cris d’oiseaux...
— Dieu, garde-la,
Si lointaine!
Amazones
Seins de femmes! Souffle figeґ de l’a me —
Essence de femmes! Vague toujours prise
Au deґpourvu et qui toujours prend
Au deґpourvu — Dieu voit tout!
Lice pour les jeux du deґlice ou de la joie,
Meґprisables et meґprisants. — Seins de femmes! —
Armures qui ce`dent! — Je pense a` elles...
L’unique sein, — a` nos amies!...
Cheveux blancs
Ce sont des cendres de treґsors:
Des pertes, des offenses.
Ce sont des cendres, devant lesquelles —
Le granit — tombe en poussie`re.
La colombe, nue, lumineuse
Qui vit seule. Ce sont
Les cendres de Salomon
Sur une grande vaniteґ.
Redoutable craie
D’un temps sans fin.
Ainsi, Dieu me fait signe:
— La maison a bru leґ!
Non pas le seigneur des re ves
Et des jours, pris dans ses hardes,
Mais l’esprit — flamme verticale —
Qui jaillit des preґcoces cheveux blancs!
Vous ne m’avez pas trahie,
De mes arrie`res, anneґes!
Cette blancheur, c’est la victoire
Des forces immortelles!
Emigrant
Vous e tes ici entre vous: maisons, monnaies, fumeґes,
Et les femmes, et les ideґes,
Sans reґussir a` vous aimer, sans reґussir a` vous unir,
Alors, celui-ci ou celui-la`, —
Comme Schuman avec le printemps sous son manteau:
— Plus haut! Toujours plus haut!
Alors, comme le treґmolo en suspens d’un rossignol —
Cet eґlu ou tel autre,
Le plus craintif —, car vous avez d’abord releveґ la te te,
Puis leґcheґ les pieds!
Perdu parmi les hernies et les harpies,
Dieu, dans les lieux de perdition.
Puis un de trop! Il vient d’en-haut! Un ressortissant!
Un deґfi! Et qui n’a pas perdu l’habitude... De voir
Trop haut... Qui refuse les potences... Parmi
Les deґchets de devises et de visas...
Un ressortissant.
PoEte
Le poe`te engage son discours de tre`s loin,
Son discours engage le poe`te tre`s loin.
Et par des plane`tes, des signes, par les fondrie`res
Des paraboles deґtourneґes... Entre le oui et le non.
Et lui-me me quand il s’envole du clocher,
Il brise son crochet... puisque la voie des come`tes
Est la voie des poe`tes. Des maillons eґparpilleґs