Чтение онлайн

на главную - закладки

Жанры

L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
Шрифт:

— Peur ? tu as eu pour toi, le Bedeau ?

— J’ai eu peur, poursuivit l’homme, qui, instinctivement se retournait et devint d’une p^aleur livide.

« Voil`a, fit-il, je vais te dire toute la v'erit'e. Je suis ici le gardien de cette femme – et le Bedeau d'esignait Blanche – et j’ai l’ordre formel de ne pas me montrer, de ne pas laisser soupconner ma pr'esence. La Gu^epe, supplia-t-il presque, tu ne diras `a personne, n’est-ce pas, que j’ai d'esob'ei, que je me suis fait voir ?

H'el`ene leva la main :

— Je te le promets, dit-elle, mais explique-nous pourquoi tu as enfreint la d'efense qui t’'etait faite ?

— 'Ecoute, dit-il, je n’ai pas peur des vivants, certes, depuis que j’ai 'et'e si terriblement bless'e, si pr`es de la mort, que j’ai 'evit'ee gr^ace `a tes soins, j’ai quelque peu perdu de ma vigueur physique, mais je suis encore robuste et courageux, donc, je n’ai pas peur des vivants, mais les morts me terrifient. Or j’en ai vu, j’en ai vu.

— Quand cela ?

— Cette nuit. Depuis que je suis ici, je vis constamment dans les sous-sols, dans les caves, alors comme je m’ennuie parfois, tu comprends, je fouille un peu de tous les c^ot'es. Je sais que nous sommes ici dans une vieille demeure, un ancien couvent. Les religieux, ce sont des gens riches et j’ai pens'e que peut-^etre, en s’en allant, ils avaient oubli'e d’emporter des objets de valeur. En visitant les souterrains de cet immeuble, j’ai d'ecouvert qu’ils 'etaient immenses, qu’ils se prolongeaient sous la maison, sous le parc et, cette nuit, guid'e par je ne sais quel pressentiment je me suis engag'e dans l’un d’eux. Je l’ai suivi, explor'e, or figure-toi qu’`a un moment donn'e l’espoir insens'e que je formais s’est r'ealis'e, crois-tu la Gu^epe, que j’ai trouv'e, dissimul'e, enfoui dans le sol, un tr'esor, un v'eritable, oui, j’en suis s^ur, il y a l`a des mille et des cents enferm'es dans une vieille cassette, dans un coffret de fer.

« Mais cet argent je n’ai pas pu m’en emparer, parce que, vois-tu, au moment o`u j’allais creuser, j’ai vu dans le lointain quelque chose qui passait, un revenant, un fant^ome, c’'etait une forme blanche qui glissait, rasant les parois du souterrain, il avait une chandelle allum'ee qui 'eclairait, ses yeux brillaient, sa langue 'etait de feu.

— Tu es compl`etement fou, dit-elle s'ev`erement, on ne raconte pas des sornettes pareilles `a des personnes s'erieuses.

— Je te jure, la Gu^epe, que j’ai vu, comme je te vois, ce revenant. Ah, je t’assure, c’'etait 'epouvantable, terrifiant, si bien que je n’ai pas os'e rester, je suis parti.

Et le Bedeau, soudain s’interrompit. Son regard venait de s’arr^eter sur la pendule qui ornait la chemin'ee :

— Trois heures, dit-il, il est d'ej`a trois heures du matin ?

— Oui, pourquoi ? fit H'el`ene.

— Parce que, d'eclara l’apache, c’est l’heure de ma ronde autour de la propri'et'e, quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne, il faut que je la fasse, je suis contr^ol'e chaque nuit et les ordres que j’ai recus sont formels. Si j’y manque une seule fois, j’attire sur ma t^ete les repr'esailles les plus terribles.

Le Bedeau fit mine de partir, malgr'e sa terreur de l’obscurit'e, il allait s’enfoncer dans l’ombre. H'el`ene le rappela :

— Le Bedeau.

— Qu’y a-t-il ?

— Un dernier mot. Pour le compte de qui agis-tu ici ? quel est ton ma^itre ? qui t’a institu'e gardien de Blanche Perrier ?

— Nous le connaissons mieux que le Diable, toi et moi, la Gu^epe. T’as compris ?

La jeune fille hocha la t^ete, en palissant.

Le Bedeau se retira. Il 'etait `a peine sorti que Blanche Perrier qui avait assist'e `a ce dialogue 'etrange sans y comprendre grand-chose, se pr'ecipitait vers son amie.

— Puisque tu connais cet homme, sugg'era-t-elle, t^ache d’obtenir de lui qu’il nous lib`ere. Plus je reste ici et plus je me sens devenir folle, je mourrai de peur.

— Rien `a faire avec cet homme-l`a. Le Bedeau est l’^etre le plus l^ache et le plus redoutable `a la fois qu’il soit au monde. Par peur, il est capable de tout et ne sert r'eellement les int'er^ets que d’un seul homme, celui qui l’a terrifi'e et qui le terrifie toujours.

— Quel est donc cet homme ?

H'el`ene ne dit rien.

La jeune fille songeait `a l’histoire extraordinaire que le Bedeau lui avait rapport'ee quelques instants auparavant. Que signifiait cette d'ecouverte de tr'esor dissimul'e dans ce souterrain et le fant^ome, venant plonger dans le plus profond 'emoi l’homme cruel, brutal, sans doute, mais primitif aussi qu’'etait le sinistre Bedeau ? Et un d'esir insurmontable, immense, pressant, de savoir, s’empara de la jeune fille :

— Que fais-tu ? interrogea Blanche en voyant H'el`ene se diriger vers la porte, o`u vas-tu ?

— Je vais `a la recherche du fant^ome qui a fait peur au Bedeau.

— H'el`ene, ne fais pas cela, ne me laisse pas seule, supplia Blanche terrifi'ee.

— Alors, viens avec moi ?

Mais Blanche montrait son enfant :

Laissant Blanche terroris'ee `a l’id'ee de rester quelques instants seule, H'el`ene, bravement, s’achemina vers le rez-de-chauss'ee, puis descendit au sous-sol : `a l’entr'ee des caves elle trouva un marteau, elle s’en empara, estimant qu’`a tout hasard il valait mieux ^etre arm'ee.

Puis, se souvenant des indications du Bedeau, elle s’engagea dans le souterrain.

Un instant apr`es, alors qu’elle ouvrait une porte de cave, un violent courant d’air s’'eleva. La petite lampe qu’elle tenait `a la main s’'eteignit. En m^eme temps un bruit vague, indistinct, comme une sorte de g'emissement se fit entendre.

Le coeur d’H'el`ene battit `a rompre :

— J’ai beau dire, pensa-t-elle et faire la brave, j’'eprouve tout de m^eme une certaine 'emotion, que diable se passe-t-il dans ce souterrain ?

La jeune fille eut l’id'ee, un instant, de retourner sur ses pas, de remonter.

— Bah, pensa-t-elle, s’il y a l`a des malfaiteurs, ils sauraient assur'ement o`u nous trouver. Ils se seraient d'ej`a empar'es de nous.

H'el`ene s’avanca `a t^atons dans le noir. De son marteau qu’elle tenait de la main droite elle auscultait les parois du souterrain qui r'esonnaient sourdement avec des bruits mats. Au bout d’une demi-minute, la jeune fille s’arr^eta encore. Non seulement elle avait entendu du bruit, mais elle avait apercu une lueur au loin.

Поделиться:
Популярные книги

Кодекс Охотника. Книга XII

Винокуров Юрий
12. Кодекс Охотника
Фантастика:
боевая фантастика
городское фэнтези
аниме
7.50
рейтинг книги
Кодекс Охотника. Книга XII

Двойник Короля

Скабер Артемий
1. Двойник Короля
Фантастика:
попаданцы
аниме
фэнтези
фантастика: прочее
5.00
рейтинг книги
Двойник Короля

Убивать чтобы жить 8

Бор Жорж
8. УЧЖ
Фантастика:
боевая фантастика
космическая фантастика
рпг
5.00
рейтинг книги
Убивать чтобы жить 8

На границе империй. Том 7. Часть 3

INDIGO
9. Фортуна дама переменчивая
Фантастика:
космическая фантастика
попаданцы
5.40
рейтинг книги
На границе империй. Том 7. Часть 3

Сломанная кукла

Рам Янка
5. Серьёзные мальчики в форме
Любовные романы:
современные любовные романы
5.00
рейтинг книги
Сломанная кукла

Два мира. Том 1

Lutea
Фантастика:
фэнтези
попаданцы
мистика
5.00
рейтинг книги
Два мира. Том 1

Клан

Русич Антон
2. Долгий путь домой
Фантастика:
боевая фантастика
космическая фантастика
5.60
рейтинг книги
Клан

Элита элит

Злотников Роман Валерьевич
1. Элита элит
Фантастика:
боевая фантастика
8.93
рейтинг книги
Элита элит

Наука и проклятия

Орлова Анна
Фантастика:
детективная фантастика
5.00
рейтинг книги
Наука и проклятия

Ненаглядная жена его светлости

Зика Натаэль
Любовные романы:
любовно-фантастические романы
6.23
рейтинг книги
Ненаглядная жена его светлости

Соль этого лета

Рам Янка
1. Самбисты
Любовные романы:
современные любовные романы
6.00
рейтинг книги
Соль этого лета

Маглор. Трилогия

Чиркова Вера Андреевна
Маглор
Фантастика:
фэнтези
9.14
рейтинг книги
Маглор. Трилогия

Довлатов. Сонный лекарь 3

Голд Джон
3. Не вывожу
Фантастика:
попаданцы
аниме
5.00
рейтинг книги
Довлатов. Сонный лекарь 3

Мастер Разума VII

Кронос Александр
7. Мастер Разума
Фантастика:
боевая фантастика
попаданцы
аниме
5.00
рейтинг книги
Мастер Разума VII