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L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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D’une voix sourde, accabl'ee, Mme Granjeard r'epondit :

— Non.

— Vous n’avez pas r'euni les cinq cent mille francs dont vous disposez ? Ah Maman, pourquoi ? vous me faites peur. Ne savez-vous pas qu’alors, dans quelques minutes, quand on va nous pr'esenter les traites qui viennent `a 'ech'eance, nous n’y pourrons faire face. Ce sera la faillite, la ruine de l’usine. Maman, Maman, vous avez cet argent ?

Mme Granjeard, d’une voix lass'ee, bris'ee, r'epondit encore :

— Je n’ai pas un sou, Paul.

— Mais comment allons-nous faire ?

— Tu paieras. Tu feras des billets. Tu as cinq cent mille francs aussi, Paul ?

— Maman, Maman, il faut que ce soit vous qui payiez, je n’ai pas un sou.

— Je ne dispose pas d’un centime, Paul.

— Mais ce n’est pas possible, Maman, ce n’est pas possible, vous avez votre part certainement, il faut que vous payiez. Vous ne disposez pas d’un centime ? Allons donc Vous voulez sans doute me contraindre `a faire face `a cette 'ech'eance, eh, si cela 'etait possible, je ne demanderais pas mieux. Mais comprenez-moi bien, je ne mens pas. Je n’ai plus un sou. Je suis ruin'e, absolument ruin'e.

— Tu es ruin'e, mis'erable ? Qu’as-tu fait ? Comment as-tu dilapid'e cette fortune qui nous est n'ecessaire maintenant ? Allons, r'eponds.

Il y avait des 'eclairs dans le regard de la malheureuse femme, son ton 'etait fait d’un 'epouvantable d'edain, elle 'etait pr^ete `a maudire.

— Ma m`ere, vous n’avez rien `a me reprocher. Si je n’ai plus un sou, c’est que j’ai donn'e toute ma fortune `a Juve pour qu’il sauve votre t^ete de l’'echafaud.

— Tu as donn'e cinq cent mille francs `a Juve ? Mais c’est fou. C’est horrible. Moi aussi j’ai donn'e cinq cent mille francs `a ce policier.

— Ah, hurla-t-il dans un paroxysme de col`ere et de douleur, voil`a donc o`u nous entra^ine votre crime, ma m`ere ? Vous avez pay'e pour qu’on vous sauve de la justice, j’ai pay'e moi aussi et maintenant nous sommes ruin'es.

— Tais-toi. Tu fais semblant de me croire coupable. Allons donc, je connais la v'erit'e, c’est toi, Paul, qui a tu'e Didier, et si j’ai donn'e cinq cent mille francs `a Juve, c’est pour t’emp^echer de monter sur la guillotine.

M`ere et fils, debout l’un devant l’autre, stup'efaits par les r'ev'elations qu’ils venaient de se faire, ne se croyant plus, s’accusant mutuellement, demeur`erent silencieux quelques instants :

— J’ai pay'e pour racheter ma m`ere, se disait Paul Granjeard.

— J’ai pay'e pour racheter mon fils, se disait Mme Granjeard.

— Assassin, finit par murmurer Mme Granjeard.

— Meurtri`ere, r'epondit Paul.

Peut-^etre allaient-ils encore s’accuser de l’horrible forfait lorsqu’`a la porte du cabinet de travail, un coup discret fut heurt'e :

— Entrez.

La bonne Julie entra :

— Monsieur, c’est l’encaisseur de la Banque de France. Il dit comme ca que, `a l’usine le caissier lui a r'epondu qu’il n’avait pas d’ordres, et lui a conseill'e d’aller voir Monsieur. Faut-il le faire entrer ?

— Qu’il vienne.

— Ma m`ere, dit Paul, vous pr'etendez que c’est moi qui ait tu'e Didier, je suis certain que c’est vous qui avez ordonn'e cet assassinat. J’ai pay'e pour vous racheter du d'eshonneur.

— Tais-toi, Paul, j’ai pay'e pour te sauver.

— Ah laissons cela, laissons. Que ces souvenirs maudits ne soient plus jamais 'evoqu'es. Vous m’accusez. Je vous accuse. Nous ne saurons jamais la v'erit'e. En tout cas, adieu. Vous ^etes ruin'ee et je le suis. Mon fr`ere Robert ne peut aucunement nous aider puisque, dans la succession de mon p`ere, sa part a 'et'e repr'esent'ee par les immeubles et les machines, et que l’usine ne peut d'esormais servir qu’`a ^etre mise aux ench`eres pour solder nos immenses cr'eances. Ce garcon de recettes qui vient, qui nous apporte des traites, je vais donc le renvoyer. C’est la faillite ce soir. Ce sera la banqueroute demain. Ma m`ere, ne me r'epondez pas, voici mes derni`eres paroles. Quand cet homme sortira d’ici, je me br^ulerai la cervelle. Je vous pardonne. Adieu.

Mme Granjeard, pour toute r'eponse, bondit hors de son fauteuil, courut `a son fils. Cette femme froide et s`eche, qui n’avait jamais eu, jusqu’alors qu’un seul souci : l’argent, qu’une pr'eoccupation : l’argent, qu’un d'esir : l’argent, ne trouva qu’un mot `a r'epondre, qu’un mot `a crier, et tout son amour maternel sanglotait dans ses paroles :

— Paul, Paul, Paul !

H'elas, au moment m^eme, la porte du cabinet de travail s’ouvrit, un garcon de recettes, le bicorne sous le bras, entra :

— Bonsoir, messieurs dames, dit-il, je viens pour l’'ech'eance. Six traites `a vous pr'esenter. Total, sept cent dix mille francs.

Paul Granjeard s’'etait lev'e. Il allait r'epondre, l’in'evitable allait se produire.

Soudain, dans l’antichambre des pas r'esonn`erent. Deux hommes se pr'ecipitaient dans la pi`ece.

Le dernier entr'e interpella le premier.

— Monsieur Havard.

L’autre se retourna, demeura immobile, fig'e par une stup'efaction :

— Juve, vous ici. Ah, par exemple.

Mais Juve, car c’'etait bien Juve qui venait d’entrer dans la pi`ece derri`ere M. Havard, Juve avait d'ej`a retrouv'e son calme :

— Au fait, dit Juve, nous arrivons au moment o`u l’on parlait d’affaires. Ne retardons pas plus longtemps ce brave encaisseur. M. Paul Granjeard, je pense. Oui ? Eh bien voici les fonds que vous attendiez. Voici le million que Juve vous devait. Vous pouvez payer.

Juve jeta sur le bureau de Paul Granjeard une liasse de billets de banque.

***

Dix minutes plus tard, l’encaisseur r'egl'e, pay'e jusqu’au dernier centime, quatre personnages demeuraient seuls dans le bureau de travail.

C’'etaient M. Havard, Juve, Paul Granjeard et sa m`ere.

Un instant, les uns et les autres rest`erent silencieux, comme 'etourdis.

Puis, en m^eme temps, Mme Granjeard et son fils demand`erent, d’une m^eme voix :

— Mais enfin que signifie ?

Juve haussa les 'epaules, M. Havard r'epondit :

— Cela signifie, Madame, r'epliquait-il, que d’abord la justice sait maintenant de facon absolue que vous ^etes innocents, vous et votre fils. Celui qui a tu'e Didier Granjeard, c’est Fant^omas, l’'epouvantable, le terrifiant criminel dont vous avez d^u entendre parler.

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