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La gu?pe rouge (Красная оса)
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La sc`ene se f^ut peut-^etre prolong'ee, si l’huissier, au m^eme moment, n’avait eu une f^acheuse inspiration.

Ce fonctionnaire venait de remarquer, en effet, que Bouzille avait jusqu’alors conserv'e son chapeau haut de forme sur la t^ete. Il glapit, terrible :

— T'emoin, d'ecouvrez-vous.

Bouzille ne broncha pas.

— D'ecouvrez-vous, Bouzille, r'ep'eta l’huissier. ^Otez votre chapeau.

Bouzille eut un geste navr'e :

— Ca va faire un malheur, dit-il.

— Comment, ca va faire un malheur ? demanda l’huissier.

— 'Evidemment, mais je vous ai pr'evenu.

Bouzille, `a ces mots, empoignait son chapeau qu’il enlevait. Mais le bord ne tenait pas `a la calotte, car il avait 'et'e artistement coll'e. Bouzille, ayant donc retir'e son chapeau, apparaissait coiff'e d’un tuyau de po^ele invraisemblable. Son aspect 'etait si comique, que M. Charles lui-m^eme en eut le sourire.

— Voyons, mon ami, disait-il paternellement, ne donnez pas `a rire ainsi. Enlevez votre chapeau, comme tout le monde.

— Tr`es bien, r'epondit Bouzille, j’enl`eve mon chapeau.

Il enleva en effet la coiffe et imm'ediatement, sur le sol, tombait autour de lui une infinit'e de bouts de cigarettes ; car Bouzille avait, en effet, l’habitude d’enfermer sous son couvre-chef les m'egots qu’il ramassait dans la rue.

— Silence, glapit l’huissier. Silence !

M. Charles recommenca `a questionner Bouzille :

— Qu’est-ce que vous savez au sujet de ce tableau ?

— Ah, bien des choses, mon Pr'esident, ripostait-il. Bougrement bien des choses. Seulement, il faudrait que je m’assoie pour vous dire tout ca. Y en a long et long. C’est un truc qui a amen'e un tas de manigances, c’est pas un tableau comme tous les tableaux, voyez-vous.

— Mais je ne vous demande pas cela. Je vous demande ceci : savez-vous, oui ou non, si on a truqu'e ce tableau ? Savez-vous si un nomm'e Sunds a 'et'e charg'e par quelqu’un, par Fant^omas, peut-^etre, de peindre un autre tableau par-dessus ?

— Oui, ripostait Bouzille, je sais cela, j’ai 'et'e `a Bagatelle le jour o`u Sunds a fait le coup, il est rest'e le dernier et j’ai vu qu’il commencait `a barbouiller dessus. Moi, n’est-ce pas, je me suis en all'e parce que je me suis dit que ca allait faire des histoires. Mon Pr'esident, je ne regrette pas d’^etre parti, seulement, foi d’honn^ete homme, Sunds, voyez-vous…

— Allez vous asseoir, ordonna le magistrat exc'ed'e.

Mais Bouzille protestait :

— D'ej`a ? disait-il, j’ai d'ej`a fini d’^etre t'emoin ? C’'etait pas la peine de m’habiller, alors.

Il restait debout devant la barre. Il fallut que l’huissier le pr^it par les 'epaules :

— Partez, ordonnait le fonctionnaire. Vous comprenez, on vous dit de partir. Ou on va vous arr^eter.

— Ca serait contradictoire, murmura Bouzille.

Le chemineau allait cependant s’'eloigner, lorsque le pr'esident le rappela.

Juve, en effet, venait de lui dire quelques mots `a voix basse.

— Bouzille ? questionna le juge, encore un mot. Sunds vous a-t-il dit, par hasard, qu’il connaissait Fant^omas ?

— Oui, affirma Bouzille, il me l’a dit, mais apr`es, il m’a dit le contraire. Alors, n’est-ce pas, je ne sais pas. Foi d’honn^ete homme, voyez-vous, mon pr'esident, ce pauvre Sunds…

On renvoya Bouzille.

— Vous avez la parole, Juve.

— Monsieur le Juge, dit le policier, je n’en abuserai pas. Toutefois, puisque je vais avoir la charge et l’honneur d’^etre s'equestre de ce tableau, je vous demanderai de bien vouloir inscrire `a votre ordonnance une description exacte de cette toile. J’imagine que Me Faramont ne se refusera pas `a dicter en personne une description et, par cons'equent…

Or, `a ce moment, du fond de la salle, une voix s’'elevait, une voix d’homme, une voix imp'erative, railleuse aussi, qui criait :

— J’en demande bien pardon au tribunal, mais au nom du public, je proteste : la toile qui figure l`a n’est pas la v'eritable toile, il s’agit d’une copie du tableau, ce n’est pas le tableau authentique.

Cette d'eclaration naturellement fit stupeur.

Tous les regards se tournaient vers l’homme qui avait parl'e, un homme jeune, aux moustaches fines, `a la longue barbe noire, `a la stature imposante : un artiste, semblait-il, si l’on s’en rapportait aux boucles de sa chevelure fine et soyeuse.

— Monsieur, commanda le juge, imposant du geste silence `a son huissier, veuillez vous approcher de la barre ; vous pr'etendez que ce tableau est faux. Veuillez nous le prouver. Je vous pr'eviens que si vous avez inutilement interrompu l’audience et fait scandale, je prononcerai contre vous une condamnation.

— `A votre aise, monsieur le pr'esident.

L’inconnu s’avanca lentement vers la barre.

Or, au moment m^eme o`u l’artiste s’approchait du bureau derri`ere lequel si'egeait le pr'esident des r'ef'er'es, au moment o`u il s’avancait au milieu d’un silence impressionnant parmi les rangs serr'es du public, un double cri, une double exclamation retentissait.

Debout pr`es de la barre, Juve avait pouss'e un cri :

— Fant^omas, c’est Fant^omas !

`A l’autre bout de la salle d’audience, la voix de J'er^ome Fandor avait retenti :

— Juve, prenez garde, il a un poignard.

Ce qui suivit se passa en un 'eclair. `A peine Juve avait-il cri'e :

« Fant^omas, c’est Fant^omas » que le soi-disant artiste s’arrachait la barbe, la moustache et la perruque :

— Eh bien oui, hurlait-il, c’est moi, Juve, et si je suis l`a, c’est que je veux vous tuer !

Plus vif que la pens'ee, Fant^omas s’'elanca, brandissant un long poignard :

— `A nous deux, Juve !

— `A nous deux, Fant^omas !

Epouvant'es, les assistants s’'ecartaient. Le bras de Fant^omas s’abaissa, la lame du poignard d'ecrivit un clair chemin dans l’air.

— Touch'e, hurla le bandit.

— Non, hurlait Juve.

— En voil`a un m'echant, d'eclarait au m^eme moment une voix en col`ere, veux-tu bien finir, il ne te parlait pas.

Alors que Juve, pour 'eviter le coup de poignard que lui lancait Fant^omas se laissait tomber `a terre et cherchait `a renverser le bandit en l’empoignant par les jambes, un personnage, qui n’'etait autre que Bouzille, avait tranquillement saisi Fant^omas par le bras gauche et le tirait en arri`ere.

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