Charles Perrault. Le petit Poucet. Книга для чтения на французском языке
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Ils le suivirent, et il les mena jusqu'`a leur maison, par le m^eme chemin qu'ils 'etaient venus dans la for^et. Ils n'os`erent d'abord entrer, mais ils se mirent tous contre la porte, pour 'ecouter ce que disaient leur p`ere et leur m`ere.
Dans le moment que le b^ucheron et la b^ucheronne arriv`erent chez eux, le seigneur du village leur envoya dix 'ecus, qu'il leur devait il y avait longtemps, et dont ils n'esp'eraient plus rien.
Cela leur redonna la vie, car les pauvres gens mouraient de faim. Le b^ucheron envoya sur l'heure sa femme `a la boucherie. Comme il y avait longtemps qu'elle n'avait mang'e, elle acheta trois fois plus de viande qu'il n'en fallait pour le souper de deux personnes. Lorsqu'ils furent rassasi'es, la b^ucheronne dit : " H'elas ! o`u sont maintenant nos pauvres enfants ? Ils feraient bonne ch`ere (они
Le b^ucheron s'impatienta `a la fin ; car elle redit plus de vingt fois qu'ils s'en repentiraient, et qu'elle l'avait bien dit. Il la menaca de la battre si elle ne se taisait.
Ce n'est pas que le b^ucheron ne f^ut peut-^etre encore plus f^ach'e que sa femme, mais c'est qu'elle lui rompait la t^ete (взрывала ему мозг), et qu'il 'etait de l'humeur de beaucoup d'autres gens, qui aiment fort les femmes qui disent bien, mais qui trouvent tr`es importunes celles qui ont toujours bien dit. La b^ucheronne 'etait tout en pleurs : " H'elas! o`u sont maintenant mes enfants, mes pauvres enfants! "
Elle le dit une fois si haut, que les enfants, qui 'etaient `a la porte, l'ayant entendue, se mirent `a crier tous ensemble : " Nous voil`a! nous voil`a! "
Elle courut vite leur ouvrir la porte, et leur dit en les embrassant : " Que je suis aise de vous revoir, mes chers enfants ! Vous ^etes bien las, et vous avez bien faim ; et toi, Pierrot, comme te voil`a crott'e, viens que je te d'ebarbouille."
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Ce Pierrot 'etait son fils a^in'e, qu'elle aimait plus que tous les autres, parce qu'il 'etait un peu rousseau, et qu'elle 'etait un peu rousse. Ils se mirent `a table, et mang`erent d'un app'etit qui faisait plaisir au p`ere et `a la m`ere, `a qui ils racontaient la peur qu'ils avaient eue dans la for^et, en parlant presque toujours tous ensemble. Ces bonnes gens 'etaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix 'ecus dur`erent.
Mais, lorsque l'argent fut d'epens'e, ils retomb`erent dans leur premier chagrin, et r'esolurent de les perdre encore ; et, pour ne pas manquer leur coup, de les mener bien plus loin que la premi`ere fois. Ils ne purent parler de cela si secr`etement qu'ils ne fussent entendus par le petit Poucet, qui fit son compte de sortir d'affaire comme il avait d'ej`a fait ; mais, quoiqu'il se f^ut lev'e de grand matin pour aller ramasser de petits cailloux, il ne put en venir `a bout, car il trouva la porte de la maison ferm'ee `a double tour.
Il ne savait que faire, lorsque, la b^ucheronne leur ayant donn'e `a chacun un morceau de pain pour leur d'ejeuner, il songea qu'il pourrait se servir de son pain au lieu de cailloux, en rejetant par miettes le long des chemins o`u ils passeraient: il le serra donc dans sa poche.
Le p`ere et la m`ere les men`erent dans l'endroit de la for^et le plus 'epais et le plus obscur; et, d`es qu'ils y furent, ils gagn`erent un faux-fuyant (придумали, как увернуться), et les laiss`erent l`a.
Le petit Poucet ne s'en chagrina pas beaucoup, parce qu'il croyait retrouver ais'ement son chemin, par le moyen de son pain qu'il avait sem'e partout o`u il avait pass'e ; mais il fut bien surpris lorsqu'il ne put en retrouver une seule miette; les oiseaux 'etaient venus qui avaient tout mang'e.
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Les voil`a donc bien afflig'es ; car, plus ils marchaient, plus ils s''egaraient et s'enfoncaient dans la for^et. La nuit vint, et il s''eleva un grand vent qui leur faisait des peurs 'epouvantables. Ils croyaient n'entendre de tous c^ot'es que les hurlements de loups qui venaient `a eux pour les manger. Ils n'osaient presque se parler, ni tourner la t^ete. Il survint une grosse pluie, qui les perca jusqu'aux os ; ils glissaient `a chaque pas, et tombaient dans la boue, d'o`u ils se relevaient tout crott'es, ne sachant que faire de leurs mains.
Le petit Poucet grimpa au haut d'un arbre, pour voir s'il ne d'ecouvrirait rien ; ayant tourn'e la t^ete de tous c^ot'es, il vit une petite lueur comme d'une chandelle, mais qui 'etait bien loin, par del`a la for^et. Il descendit de l'arbre, et lorsqu'il fut `a terre, il ne vit plus rien: cela le d'esola. Cependant, ayant march'e quelque temps avec ses fr`eres, du c^ot'e qu'il avait vu la lumi`ere, il la revit en sortant du bois. Ils arriv`erent enfin `a la maison o`u 'etait cette chandelle, non sans bien des frayeurs : car souvent ils la perdaient de vue; ce qui leur arrivait toutes les fois qu'ils descendaient dans quelque fond.
Ils heurt`erent `a la porte, et une bonne femme vint leur ouvrir. Elle leur demanda ce qu'ils voulaient. Le petit Poucet lui dit qu'ils 'etaient de pauvres enfants qui s''etaient perdus dans la for^et, et qui demandaient `a coucher par charit'e. Cette femme, les voyant tous si jolis, se mit `a pleurer, et leur dit : " H'elas ! mes pauvres enfants, o`u ^etes-vous venus ? Savez-vous bien que c'est ici la maison d'un Ogre qui mange les petits enfants ?
– H'elas ! madame, lui r'epondit le petit Poucet, qui tremblait de toute sa force, aussi bien que ses fr`eres, que ferons-nous ? Il est bien s^ur que les loups de la for^et ne manqueront pas de nous manger cette nuit si vous ne voulez pas nous retirer chez vous, et cela 'etant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous mange ; peut-^etre qu'il aura piti'e de nous si vous voulez bien l'en prier."
La femme de l'Ogre, qui crut qu'elle pourrait les cacher `a son mari jusqu'au lendemain matin, les laissa entrer, et les mena se chauffer aupr`es d'un bon feu ; car il y avait un mouton tout entier `a la broche, pour le souper de l'Ogre.
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Comme ils commencaient `a se chauffer, ils entendirent heurter trois ou quatre grands coups `a la porte : c''etait l'Ogre qui revenait. Aussit^ot sa femme les fit cacher sous le lit, et alla ouvrir la porte. L'Ogre demanda d'abord si le souper 'etait pr^et, et si on avait tir'e du vin, et aussit^ot se mit `a table. Le mouton 'etait encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur. Il flairait `a droite et `a gauche, disant qu'il sentait la chair fra^iche.
" Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens d'habiller, que vous sentez.
– Je sens la chair fra^iche, te dis-je encore une fois, reprit l'Ogre, en regardant sa femme de travers, et il y a ici quelque chose que je n'entends pas. "
En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.
" Ah! dit-il, voil`a donc comme tu veux me tromper, maudite femme! Je ne sais `a quoi il tient (я