Франция в эпоху позднего средневековья. Материалы научного наследия
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L'image de le nature comme une source de la morale ou bien de la loi divine sous toutes ses formes de manifestations, 'etait propre non seulement `a la litt'erature savante. Elle a aussi p'en'etr'e dans la conscience de masse. Comme t'emoignage on trouve l'emploi assez r'epandu dans le francais de l''epoque de l'adverbe «naturellement», se servant souvent de mot d'introduction tout comme dans les langues modernes. «Naturellement» veut dire selon la nature, selon le cours naturel des choses, c'est-`a-dire s^urement et incontestablement, car la nature est parfaite, elle incarne le bien absolu de la loi. En m^eme temps la langue adopte la notion «contre nature» qui 'etait employ'ee pour d'esigner tout ce qui est mauvais, amoral. Tout mal 'etant consid'er'e incompatible avec nature, on pouvait donc appeler le diable «ennemi de nature».{542}
Pourtant, malgr'e tous les efforts 'evidents et non sans r'esultats de la pens'ee 'ethique traditionnelle d'expliquer la nouvelle id'ee de la nature en l'adaptant `a ses fins, il 'etait impossible de mettre en accord complet la conception
La notion de la nature humaine ayant acquis une correlation directe avec l'id'ee de la loi naturelle s'est compliqu'ee avec la perte de la clart'e repr'esentative et de la simplicit'e qu'elle avait poss'ed'ee lors de l'approche traditionnelle. La chair, cr'eation imm'ediate de la Nature, ne pouvait plus ^etre consid'er'ee en tant que r'ecipient des vices. L'origine mat'erielle dans l'homme emprunterait de cette source, Nature, un peu de sa gr^ace, et les vertus cesseraient de para^itre exclusivement d'origine spirituelle, accessibles par la force de la foi et de la volont'e.
Ce n'est pas par hazard qu'`a cette 'epoque commence `a se former la conviction que la morale humaine est pr'edestin'ee par le facteurs naturels et physiques. Et c'est `a cette conviction qu'est li'e le d'eveloppement de la notion des caract`eres nationaux qui se manifestent dans les penchants naturels des individus de telle nation pour tels vertus ou vices.
En ce qui concerne les auteurs francais, ils cherchaient `a d'emontrer, pour des raisons compr'ehensible, que la Nature 'etait surtout favorable pour les habitants de la France. C'est ainsi que Pierre Dubois estimait que «causante celestis harmonie benevolencia, generati, nati et nutriti in regno Francorum, presertim prope Parisius, in moribus, constantia, fortitudine et pulchritudine, natos in aliis regionibus nat-uraliter plurimum precellunt».{543}
Au XIV si`ecle on a commenc'e `a expliquer les caract`eres nationaux par les influences climatiques. A la m^eme 'epoque les auteurs francais ont repris les id'ees antiques sur les temp'eraments humains qui seraient d'etermin'es par les causes naturelles et, `a leur tour, seraient `a l'origine de tel penchant de l'homme correspondant `a tel caract`ere de l'^ame. La th'eorie des temp'eraments s'entrelacait souvent avec celle des caract`eres nationaux. Par exemple Philippe de Commynes remarquait, en comparant les Anglais avec les Francais, que «naturellement les Angloys sont fort col'eriques: si sont toutes les nations de pa"is froit… Nous [les francais] tenons de la region chaulde et aussi de la froide, pour quoy avons gens de deux complexions; mais mon avis est que en tout le monde n'y a region myaulx situ'ee que celle de France».{544}
S'est aussi largement r'ependu une esp`ece de science qui s'occupait de l'interpr'etation des liens entre les caract`eres de l'^ame et les donn'ees physiques de l'homme, telles que couleurs des yeux, des cheveux etc. Cette science se basait sur la conviction que les caract`eres moraux non seulement se traduisent dans les caract`eres physiques, mais qu'ils sont d'etermin'ee par ces derniers.
A cet effet «Le Calendrier des bergers» pr'esente un grand int'er^et; cet almanach c'el`ebre, publi'e `a plusieurs reprises, contient nombre de renseignements sur les domaines les plus divers. Entre autres il comporte de longues caract'eristiques des quatre temp'eraments suivis de la physiognomie d'etaill'ee avec des notes abondantes et pr'ecises sur la correspondance existant entre toutes les qualit'es physiques imaginables de l'homme et ses vices et vertus. Cette partie de l'almanach est conclue par le raisonnement que l'homme est la cr'eation de Dieu la plus parfaite parce «qu'il n'est condition ne mani`ere en nulle beste qui ne soit trouv'ee en l'homme». «Le Calendrier» classe parmi ces conditions ou qualit'es le courage de lion, la prudence de l'ange, la largesse du coq, mais aussi la cupidit'e du chien, la perfidie du l'eopard, la paresse de l'^ane etc. C'est par cette raison que l'homme «est appel'e le petit monde; car, comme il est, il participe a la condition de toutes creatures».{545} Derri`ere tout ce raisonnement on percoit la conviction que les vertus et les vices sont propres `a la nature, dont naturellement propres `a l'homme, qui poss`ede les qualit'es de toutes les cr'eatures de Dieu.
Bien que du point de vue de la morale strictement chr'etienne les vices restent toujours les vices dont on doit se lib'erer `a l'aide de la raison, la volont'e et la gr^ace, les conceptions naturalistes inspiraient une vue plus harmonieuse de l'homme, une vue libre d'un dualisme trop rigoreux, et une attitude plus tol'erante `a l''egard des vices, du moment qu'ils sont propres `a l'homme par nature. La vie ne se pr'esentait plus seulement en noir et blanc, couleurs du mal et du bien, et on pouvait d'esormais se repr'esenter une troisi`eme voie dans la vie, moyenne, comme, par exemple, dans le cas de Ph. de Commynes:
Ce regard nouveau sur la nature humaine avait des cons'equences importantes pour le d'eveloppement des nouvelles id'ees sociales et politiques. Si ces derni`eres partaient de la foi en la possibilit'e du perfectionnement moral et s'efforcaient d'assurer la perfection, seule apte `a 'etablir la justice, la paix et l'ordre dans le monde, par contre, `a partir du XIV si`ecle cette foi a commenc'e `a tarir. Il vient `a sa place une conception naturaliste quant `a son fond sur l'impossibilit'e pour la plupart des hommes d'atteindre la perfection morale et sur le caract`ere naturel des contradictions et des luttes dans la soci'et'e. Ainsi Honor'e de Bouvet, auteur d'un trait'e sur le droit de guerre intitul'e «L'arbre des batailles», en 'etudiant la question des causes de guerres et de la possibilit'e de l'existence pacifique, affirme que la lutte, la guerre sont propres `a toute la nature, aux corps c'elestes, aux 'el'ements, aux hommes et par cons'equent, une paix stable est inaccesible, car elle contredit la loi naturelle. En transf'erant cette question sur le plan des conceptions morales traditionnelles, il remarque que l'homme peut surmonter son penchant naturel `a la querelle d^u `a la chair, `a l'aide de la foi et de la raison, mais les hommes sages sont trop peu nombreux, alors que les fous sont l'egion.{547}
C'est exactement ce point de d'epart qui faisait chercher des moyens d'atteindre la stabilit'e et l'ordre social autrement que par perfection morale. Il s'agissait d'esormais des moyens politiques et juridiques pour r'egulariser les contradictions et la lutte des int'er^ets individuels dans la soci'et'e. L'Eboration des th'eories correspondantes commence aux XIV et XV si`ecles, tandis que les recherches th'eoriques trouvent leur aboutissement d'ej`a au XVI et au XVII si`ecles. Ainsi l'id'ee de la nature et de la loi naturelle sont-elles devenues un facteur important pour la s'ecularisation de la conscience collective et pour un renouvellement de la pens'ee sociale et politique du moyen ^age, dont celle-ci a recu une impulsion n'ecessaire pour son 'evolution ult'erieur `a l''epoque moderne.
Флорентийские связи и знакомства Филиппа де Коммина [6]
В жизни видного французского политика, дипломата и замечательного мемуариста Филиппа де Коммина (1447–1511) Италия и его итальянские связи сыграли особую роль. Когда он в 1472 г. перешел на службу к королю Людовику XI, бежав от своего «естественного» сеньора и заклятого врага французской короны бургундского герцога Карла Смелого, то ему было поручено ведение итальянских дел и осуществление сношений с послами итальянских государств. Он стал, таким образом, одним из главных проводников итальянской политики Франции, и эта роль сохранялась за ним и при преемниках Людовика XI — королях Карле VIII и Людовике XII, при которых французы совершили два похода в Италию, положившие начало Итальянским войнам (1494–1559).
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Статья воспроизводится согласно машинописной рукописи. Текст подписан: «Ю.П. Малинин». 1998 г.