La livr?e du crime (Преступная ливрея)
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— Raconte-moi, dit-elle, des choses d’amour…
Puis, d'esignant un commutateur :
— 'Eteins, dit-elle, ces lampes, il y en a trop.
2 – L’INCOMPR'EHENSIBLE
— De sorte que c’est vous, mon cher Juve, qui allez avoir `a 'eclaircir ce nouveau myst`ere ?
— Moi-m^eme, monsieur le commissaire, et je ne vous cache pas que je n’en suis que tr`es m'ediocrement flatt'e.
— Allons donc ? Vous plaisantez ? Juve, peu satisfait d’avoir une enqu^ete difficile `a mener ? cela ne se serait jamais vu.
— Eh bien, c’est tout vu.
Dans le vestibule du petit h^otel qu’habitait Rita d’Anr'emont, Juve causait avec un interlocuteur qui affectait de le traiter sur un pied d’intimit'e, encore que Juve lui oppos^at un ton de respect.
Juve n’avait pas chang'e. Peut-^etre avait-il l’air un peu plus grave que d’habitude, peut-^etre penchait-il la t^ete un peu plus, peut-^etre semblait-il quelque peu fatigu'e, d'ecourag'e ? En r'ealit'e, il n’en 'etait rien.
Juve venait de vivre d’extraordinaires heures de d'etresse morale. Sur le point de mener `a bien la plus merveilleuse ruse polici`ere qu’il e^ut jamais invent'ee, apr`es avoir cru que l’arrestation de Fant^omas ne pouvait manquer, le terrible bandit lui avait fil'e entre les doigts, et le policier ne s’en faisait pas une raison.
Juve avait repris son service `a la pr'efecture de police. Il y faisait sa besogne, tranquillement, m'ecaniquement.
Jamais il ne parlait de Fant^omas. Ses coll`egues eux-m^emes 'evitaient d’y faire allusion.
Juve, pourtant n’avait pas renonc'e. S’il semblait mettre moins de fougue `a ses besognes, il n’en 'etait pas pour cela moins pr^et `a la lutte. Il se r'eservait, il se reposait, il amassait en lui des tr'esors d’ing'eniosit'e, des richesses de volont'e. Il attendait l’occasion, l’indice.
Or, justement, alors que Juve jurait, d’un ton lass'e, qu’il n’'etait pas satisfait d’^etre charg'e d’un nouveau dossier, son air d'ementait ses paroles. Ses yeux brillaient, une nervosit'e toute sp'eciale se devinait dans sa voix.
— Enfin, commenca le policier, se croisant les bras sur la poitrine et regardant bien en face le commissaire de police, qu’est-ce qui s’est pass'e au juste ?
Le commissaire, d’abord, haussa les 'epaules, puis d'eclara :
— Vous m’en demandez trop. Ce qui s’est pass'e, je vous avoue que je n’en n’ai pas la moindre id'ee. D’abord, vous, Juve, que savez-vous ?
— Moi ? faisait-il, mais je ne sais rien, absolument rien. J’entends parler des gens qui me racontent des histoires invraisemblables et voil`a tout. Oui, j’'etais ce matin bien en train de faire ma toilette, ne songeant `a rien de particulier, lorsque mon t'el'ephone a sonn'e. De la pr'efecture, on me pr'evenait qu’il y avait eu un crime ici, villa Sa"id et qu’il fallait que je m’y rende tout de suite pour suivre l’enqu^ete. Je me suis habill'e en toute h^ate, mon cher commissaire, j’ai saut'e dans un fiacre et je montais l’escalier quand je vous ai rencontr'e. Je ne sais rien de plus, si ce n’est que la concierge m’a parl'e de vitriol.
Juve, 'evidemment, n’'etait pas renseign'e. Le commissaire pouvait donc parler en toute tranquille d’esprit sans s’exposer `a ^etre ridicule aux yeux de Juve.
— Vous ne savez pas ce qui s’est pass'e, mon bon Juve ? et bien, moi non plus. Et je crois que personne ne le saura jamais. En tout cas, voici les faits. Ce matin, j’'etais en train de d'epouiller mon courrier au commissariat lorsqu’on est venu me chercher. Des voisins avaient entendu, ce matin, des cris horribles semblant provenir de cet h^otel o`u nous nous trouvons. Un attroupement s’'etait form'e. Bref, l’'emotion grandissait. Quelqu’un a 'et'e cherch'e un gardien de la paix, lequel est venu me trouver. Naturellement, je me suis imm'ediatement transport'e ici.
— Et vous y avez d'ecouvert ?
— Voil`a.
Le commissaire, en peu de mots, mais assez clairement, expliqua quels 'etaient exactement les habitants du petit h^otel o`u tous deux se trouvaient.
— Or, continua le commissaire, `a peine avais-je p'en'etr'e dans le jardinet, `a peine 'etais-je entr'e dans ce vestibule que j’ai entendu, tout comme les voisins, des cris, des g'emissements, paraissant provenir du premier 'etage de l’h^otel. Bien entendu je suis mont'e quatre `a quatre, j’ai enfonc'e la porte de la chambre,
— C’'etait S'ebastien ?
— Oui, et quand je l’ai eu relev'e, quand, aid'e de quelques voisins et de deux de mes agents qui m’avaient suivi, je l’ai eu port'e sur son lit, j’ai compris pourquoi il souffrait comme ca : il avait en effet le visage horriblement br^ul'e, taillad'e, rong'e par le vitriol.
— H'e, h'e, drame de jalousie, probablement. Vous avez interrog'e la ma^itresse ? o`u 'etait-elle, elle ?
— Madame Rita d’Anr'emont a disparu.
Juve, cette fois, ne r'epondit rien. Il eut une sorte de petit sourire 'enigmatique, il r'efl'echissait, puis enfin :
— Vraiment, Mme Rita d’Anr'emont avait disparu, et alors, mon cher commissaire, que vous a dit le bless'e ?
— Le bless'e ne m’a rien dit du tout. Interrogatoire impossible. `A cause des souffrances. Le m'edecin est arriv'e.
— Alors, vous ne savez rien de plus ?
— Rien de plus.
— Eh bien, nous allons voir, j’imagine que maintenant ce garcon est en 'etat de r'epondre, nous allons pouvoir l’interroger.
— Ma foi, puisque vous ^etes l`a, monsieur Juve, je m’en vais vous passer la consigne. Vous chercherez tout cela vous-m^eme, on doit avoir besoin de moi au commissariat et je ne vois pas `a quoi je pourrais vous ^etre utile.
— Alors vous me quittez ?
— Je vous quitte.
Dix minutes plus tard, le commissaire parti, Juve en savait d'ej`a beaucoup plus long que l’honorable fonctionnaire. Au lieu de monter voir le bless'e, de se rendre compte par lui-m^eme de ce que pouvait savoir la victime du crime sur le crime lui-m^eme, Juve 'etait rest'e au rez-de-chauss'ee de l’h^otel. Il avait minutieusement fait le tour de toutes les pi`eces le composant, il avait examin'e de son oeil percant la disposition des meubles, l’ordonnance des bibelots sur les 'etag`eres, et m^eme, `a deux reprises, il s’'etait agenouill'e pour examiner de tr`es pr`es la moquette rouge uni garnissant le sol et sur laquelle 'etaient jet'e des tapis d’Orient. 'Etrange enqu^ete, en v'erit'e, que pouvait bien chercher Juve ?
Бестужев. Служба Государевой Безопасности. Книга вторая
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