La main coup?e (Отрезанная рука)
Шрифт:
— Plut^ot des mains d’ouvrier. Les ongles ne sont pas soign'es.
— Tu as raison. Et maintenant une grosse question, Fandor.
— Quoi ?
— Ces deux mains appartiennent-elles, ou plut^ot appartenaient-elles au m^eme individu ?
— Euh… j’imagine…
— Oui, Fandor, tu imagines, mais tu n’en es pas certain. C’est pourtant ce qu’il faudrait savoir. Malheureusement, si la main gauche que nous avons retrouv'ee, d’abord dans le tiroir de M. Vaugreland, puis, ensuite, sur la table de jeu, est en parfait 'etat et se pr^ete `a toutes les recherches, il n’en est pas de m^eme de la main droite, celle que nous avons d'ecouverte dans l’aiguillage d’Arles. Elle est 'ecras'ee, broy'ee. Comment savoir ? Or, il faudrait savoir. Fandor, n’oublie pas une chose, c’est que nous sommes `a Monaco, d’abord pour arr^eter l’assassin de Norbert du Rand. Ensuite, peut-^etre, cela d’apr`es nous et non selon une version officielle, pour arr^eter Fant^omas. L’assassin de Norbert ? hum, nous ne le connaissons pas encore. Quant `a Fant^omas ! Fant^omas, nous le supposons, a sem'e sur notre chemin ces restes humains. Si nous voulons retrouver sa piste, il semble bien que la premi`ere manoeuvre consiste `a d'ecouvrir exactement le nom de sa victime. Que nous arrivions `a retrouver le cadavre auquel on a amput'e ces deux mains – si elles proviennent du m^eme cadavre – si ces mains viennent de deux cadavres diff'erents – et j’imagine que nous ne serons point longs `a pouvoir soupconner le personnage que Fant^omas a choisi d’incarner.
— 'Evidemment, Juve. Seulement, c’est l’histoire des oiseaux que l’on prend en leur mettant du sel sur la queue. Le tout c’est d’arriver `a mettre le sel. Je vois bien ce qu’il faut faire pour arr^eter Fant^omas. Ce que je ne vois pas du tout, c’est comment nous le ferons.
Soudain, on frappa `a la porte de la chambre deux petits coups discrets.
Quel 'etait le visiteur ?
Juve et Fandor se regard`erent interdits, car, `a la v'erit'e, ils n’avaient gu`ere donn'e leur adresse depuis qu’ils 'etaient `a Monte-Carlo. Ils n’attendaient personne.
— Ouvre, dit Juve, qui venait de rabattre le linge sur les deux mains. Ouvre Fandor.
Fandor entreb^aillait prudemment la porte, puis, ayant reconnu le visiteur, l’ouvrit toute grande :
— Vous, Bouzille, que diable venez-vous faire ici ?
Bouzille rit b'eatement, salua Fandor avec un respect exag'er'e, puis se courba en une r'ev'erence profonde devant Juve qui d'ej`a bougonnait d’^etre d'erang'e :
— Ce qui m’am`ene, commencait Bouzille, mes chers coll`egues, ce qui m’am`ene, c’est l’int'er^et sup'erieur de la Justice.
— Dites donc, Bouzille, ne seriez-vous pas un peu fou ? Hein ? vos chers coll`egues ? En quoi donc ^etes-vous notre coll`egue ? Vous voil`a journaliste ?
Mais Bouzille prit l’air offens'e :
— Journaliste ? Fi donc. Un m'etier o`u l’on 'ecrit des choses qu’on ne sait pas. Non, merci monsieur Fandor. Je ne serai jamais journaliste.
— Et policier ?
— Policier, ripostait Bouzille, mais vous oubliez, monsieur Fandor, que je le suis d'ej`a. N’est-ce pas gr^ace `a moi que vous avez pu enqu^eter sur la bagarre des H'eberlauf. N’est-ce pas moi qui vous ai conduits au Canadian-Bar ? N’est-ce pas…
Juve coupa la parole `a l’excellent homme :
— 'Ecoutez, Bouzille, nous n’avons pas de temps `a perdre. Qu’est-ce que vous voulez ? Que venez-vous faire ici ? Dites-le et fichez le camp apr`es. Nous avons `a travailler.
Juve, malheureusement, ne se rendait pas compte qu’il 'etait plus difficile, sans doute, d’impressionner Bouzille que d’arr^eter Fant^omas.
Le bonhomme ne marquait nulle 'emotion, manifestait moins encore l’intention de s’en aller.
Bouzille qui 'etait debout, s’assit. Il se carra confortablement dans un fauteuil, puis il reprit :
— Monsieur Juve, mon cher coll`egue, non, l`a, franchement, vous n’^etes pas aimable. On n’agit pas comme ca avec un confr`ere.
Alors Juve se leva :
— Foutez-moi le camp, nom de Dieu.
— Mais non, monsieur Juve, mais non, protesta Bouzille, faut pas dire ca. Je viens collaborer avec vous.
— Collaborer ? `A quoi ?
— Dame, `a vos enqu^etes.
— Alors, vous avez quelque chose `a dire ?
— Oui, bien s^ur, monsieur Juve.
— Eh bien, dites-le, sapristi.
Mais Bouzille secoua la t^ete, d’un air obstin'e :
— Non, non pas comme ca, monsieur Juve. Toute peine m'erite salaire. Faut me faire votre prix.
— Comment mon prix ?
— Mais oui, monsieur Juve, votre prix. Je vais vous dire quelque chose d’int'eressant, ou vous le faire dire. Ca vaut bien quelque chose ? ca vaut bien dix francs ?
Juve, qui, de plus en plus s’'enervait, empoigna Bouzille par les 'epaules :
— Foutez-moi le camp ! r'ep'etait-il. Vous n’avez rien `a dire du tout, et tout cela sont des mani`eres pour vous faire donner dix francs.
Mais, par bonheur, Fandor 'etait plus patient que Juve.
— Laissez donc, dit-il, on ne sait jamais.
Et, interrogeant `a son tour le chemineau, Fandor reprenait :
— Voyons, Bouzille, qu’avez-vous `a dire ?
— Faut me donner dix francs, monsieur Fandor.
— On vous les donnera apr`es, Bouzille.
— Non, monsieur Fandor, faut me les donner avant.
— Alors, vous n’avez pas confiance en nous ?
— Est-ce que vous avez confiance en moi, vous ?
Fandor comprit qu’il n’obtiendrait rien du chemineau.
Bouzille avait de nombreux d'efauts, et quelques qualit'es. Il 'etait voleur `a l’occasion, chapardeur, plut^ot, mais n’avait jamais escroqu'e personne.
— Bouzille, reprit Fandor, Juve veut vous flanquer `a la porte et il a raison. Foutez-nous le camp. Voil`a dix francs. Mais disparaissez. Si vous n’avez rien `a nous dire, vous ^etes un escroc, et je vous retire mon amiti'e.
— Ah, monsieur Fandor, ne dites pas ca.
Bouzille, qui venait d’empocher la pi`ece d’or que Fandor lui avait tendue, malgr'e un haussement d’'epaules de Juve, se leva, gagna la porte.
— D’ailleurs, dit encore Bouzille, avant de dispara^itre, vous avez bien raison, monsieur Fandor, d’avoir confiance en moi. J’ai rien `a vous dire, moi, mais je m’en vais tout de m^eme vous rendre un rude service. Si on frappe `a votre porte, il faudra ouvrir.
Et sur cette phase cryptique, Bouzille disparut d'efinitivement.
Сердце Дракона. нейросеть в мире боевых искусств (главы 1-650)
Фантастика:
фэнтези
героическая фантастика
боевая фантастика
рейтинг книги
Графиня Де Шарни
Приключения:
исторические приключения
рейтинг книги
