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Non, c ’est trop! pour prix de mon amour, pour prix de mon d'evouement ne recevoir que m'epris, outrages, mortifications! Elle s’est peinte hier avec des couleurs bien noires: elle m’a poursuivi, d'echir'e… et pourquoi? pour un rien, pour une v'etille qui ne m'erite pas m^eme que l’on en parle.
J ’ai 'et'e tr`es affair'e la matin'ee et j’ai pourtant trouv'e le moyen de lui faire un billet bien tendre, o`u je lui peignis mes sentiments. Vers deux heures je suis parti; le temps 'etait brumeux et triste; mon coeur 'eprouvait aussi une at-teinte de la tristesse: je ne sais quels pr'essentiments vagues s’en 'etaient em-par'es. J’arrive chez elle et je trouve le mari dans le salon; l’on dit que Madame fait sa toilette. Le vent sifflait aves force, la pluie tombait de temps en temps; tout contribuait `a m’indisposer. Enfin au bout d’une demi-heure il a cess'e de pleuvoir et le temps parut un peu de remettre. J’ai dit `a m-r P…ff que j’allais faire un tour de promenade et je suis all'e en effet. En rentrant, j’ai vu arriver en balcon Izma"iloff, Ostolopoff et les deux Kniagewics. Un moment apr`es j’al-lai frapper `a la porte o`u Madame s’habillait et je lui ai remis mon billet. Elle m’a parl'e par la porte, ne voulant pas me laisser entrer parceque elle 'etait, di-sait elle, en chemise. Lorsqu’elle a paru, je pus remarquer en elle une esp`ece de froideur et d’affectation `a mon 'egard et je me pr'edis tous les d'esagr'ements en butte desquels j’ai 'et'e expos'e par la suite. Elle m’a envoy'e chercher son journal, voulant faire voir un dessin `a ces messieurs; puis elle a paru ne pas retrouver les billets de Panayeff qui se trouvaient, disait-elle, dans ce journal; elle accusait en ricanant tout le monde de les avoir pris; je n’en ai rien cru parceque je connaissais d'ej`a ces stratag`emes de femmes.
Tout se passait pourtant assez bien jusqu ’`a l’apr`es diner, exept'e qu’elle ne s’adressait plus a moi et qu’elle me r'epondit d’un ton affect'e. Lop`es 'etant survenu, elle est all'ee lui parler dans sa chambre `a coucher et y rest'ee pr`es d’une demi-heure. Je me suis ennuy'e et je vins prendre mon chapeau pour al-ler faire encore un tour de promenade, quoiqu’il ait plu `a verse tout le temps du diner. Elle m’a demand'e o`u j’allais et je lui repondis avec humeur: je vais, Md, ce que j’ai r'ep'et'e `a plusieures reprises. Elle m’a grond'e un peu, mais malgr'e cela je suis parti. Elle a regard'e par la fen^etre et a rappel'e Hector qui voulu me suivre. Je lui dit qu ’elle pouvait ^etre tranquille et que je n’avais pas l’intention d’emmener son chien. Elle m’a fait l`a-dessus une grimace qui m’au-rait fait rire si je n’en avais saisi toute la m'echancet'e. J’ai rod'e sans but dans la campagne de Bezborodko et de retour j’ai trouv'e la dame sur la balancoire, je l’ai abord'ee et l’ai salu'ee. Elle me dit d’un ton d’humeur tr`es prononc'ee: Que me voulez vous dire? L`a-dessus je repondis que rien et je n’ai pas perdu la contenance. Un peu apr`es, je l’ai suivi et lui ai demand'e le sujet de son m'econtentement, elle m’a dit que je ne suis pas digne qu’elle me parle et qu’elle me traite de m^eme que Yakowleff. En ce cas, Madame, lui dis-je, vous voudrez bien souffrir que je ne revienne plus. Au souper elle cherchait tous les moyens de me d'econcerter, elle s’accrochait `a tout ce que je disais et souvent d’une mani`ere ridicule. Je parlais toujours en riant, sans para^itre faire attention `a ses dispositions hostiles. Je ripostais `a ses propos et les d'emontais sou-vent, ce qui semblait lui faire de la peine en pr'esence de tant de personnes et dans le moment o`u elle voulait faire briller son esprit aux d'epens du mien. Apr`es souper je l’aborde et lui souhaite le bon soir, lui disant que je n’aurai peut-^etre pas sit^ot le bonheur de la voir, parceque j’allais bient^ot d'em'enager pour aller `a la campagne. Elle m’a tendu d’abord la main en d'etournant le visage, puis elle m’a rappel'e, m’a fait un signe de la main, m’a demand'e si je ne voulais plus rester et sur la r'eponse n'egative elle m’a dit: Baisez-donc ma main. Elle a paru sourire. Je suis parti assez content de moi-m^eme, mais tr`es m'econtent de ma journ'ee.
J ’ai travaill'e toute la matin'ee; je n’ai eu le temps que pour faire un petit tour dans le jardin. Je pensais `a ma disgr^ace; j’ai 'et'e triste et cherchais la solitude. Mais dans l’apr`es-diner je pris la r'esolution d’aller chez Izma"iloff afin qu’on ne croie pas que je conserve de l’humeur de la soir'ee d’hier. Comme je devais passer presque devant la porte de Pana"ieff, je suis entr'e chez lui pour lui souhaiter le bon jour. Il me recoit assez froidement et j’y vois Richter feuil-lettant quelques papiers. Pana"ieff me dit qu’il a entendu de Mr Ostolopoff, Kniagewicz et Izma"iloff qui sont venus le voir dans la matin'ee que j’ai 'et'e maltrait'e par Md. Je lui conte tout et il me remet le billet de Madame, tr`es of-fensant et tr`es dur o`u elle me reproche d’avoir vol'e les billets de Pana"ieff. Je ne me serais jamais attendu `a cette sortie: Pana"ieff me communique qu’elle lui a aussi 'ecrit en faisant part de ce pr'etendu vol.
Le domestique qui la servait, Wladimyr est venu me demander de lui procurer une place. J ’ai 'et'e charm'e de pouvoir obliger quelqu’un qui la ser-vait, mon coeur est tr`es g^at'e sur ce point; si j’aime quelqu’un, j’aime tout ce qui d'epend de lui, tout ce qui lui est attach'e, m^eme tout ce qui l’'etait connu. Je me suis donc offert de tr`es bonne gr^ace de rendre un service `a son ancien domestique, et j’en parlerai au Prince.
Le Prince m ’a recommand'e de lui amener Wladimyr, et comme ce do-mestique m’a dit qu’on peut l’avoir en payant sa rancon, le Prince y consenti, d’autant plus qu’un de ses laquais est mort et l’autre malade. Le Prince m’a dit des choses tr`es obligeantes que ma recommandation suffit et que je ne lui ai jamais pr'esent'e que ce qui 'etait vraiment bon. Il est vrai que je lui ai procur'e un homme excellent, M. Kolomytzoff pour ^etre `econome de l’institut des Sourds et Muets; aussi le P.se reposa parfaitement sur ma recommandation. Je serais ravi s’il me r'eussit de m^eme de d'elivrer ce pauvre Wladimyr des griffes de son ma^itre actuel.
Madame!
La derniere fois que j ’ai eu l’honneur de passer la journ'ee chez vous, j’ai pu remarquer que vous avez cherch'e toutes les occasions et tous les mo-yens pour m’aigrir, m’humilier et m’attirer du ridicule sans que je vous en aie pr^et'e la moindre raison. Enti`erement tranquille sur votre compte, fort de la lo-yaut'e de ma propre conduite et me reposant sur les bons accueils dont vous m’avez honor'e ant'erieurement, j’ai pu, je l’en conviens, n’^etre pas autant sur mes gardes que je l’aurais 'et'e. Aussi lorsqu’il vous a plu de me demander ce que je voulais taire, j’ai eu l’honneur de vous r'epondre que j’allais faire un tour de promenade comme c’est mon habitude quand je n’ai rien de mieux `a faire. J’ai vu la mine menacante que vous m’avez faite alors mais j’'etais per-suad'e que vous me jugeriez mieux par la suite. En v'erit'e, Madame, ne dois-je pas voir clairement que lorsqu’il y a du monde chez vous ou que vous me fa^ites venir `a vos d^iners invit'es, je suis toujours l`a comme un de ces magots de la Chine qu’on met sur la chemin'ee uniquement pour occuper une place. Si je prends la libert'e de vous adresser la parole, de vous offrir mes services, vous les recevez de si mauvaise gr^ace que cela ne peut pas manquer d’^etre apercu de tout le monde, mais la plupart du temps vous avez l’air de ne pas vous aper-cevoir si j’y suis ou non. Et pourquoi donc faire venir un homme `a qui on veut marquer du m'epris ou qu’on veut laisser dans l’oubli? Autant vaudrait-il lais-ser en repos celui `a qui l’on ne s’int'eresse point. Vendredi, par exemple, vous avez tach'e mettre `a son aise chacun de votre soci'et'e, et moi j’'etais le seul qui n’a recu pour son co mpte que des grimaces ou des outrages.
De mon c ^ot'e j’ai pris la hardiesse de vous faire remarquer, Madame, qu’on ne parvient pas si facilement `a me d'econtenancer, j’ai 'et'e encore forc'e d’adopter le r^ole qui convient le moins `a mon caract`ere — celui d’insolent, et ce r^ole, comme vous l’avez vu ne m’a pas mal r'eussi; j’affectais une l'eg`eret'e et m^eme une ga^iet'e qui 'etaient diam'etralement oppos'es `a ce que je sentais alors int'erieurement.
Vous m ’avez dit, Madame, que vous ne me parlerez plus comme vous le fa^ites avec Mr Yakowleff. De gr^ace, Madame, ayez la bont'e de me dire, est-ce bien sinc`erement votre intention. Je dois le savoir afin de pouvoir modeler l`adessus ma conduite. Je n ’ai pas oubli'e non plus le rang de bas officier qui vous a par^ut si bas: cette petite sortie pourra servir de pendant `a une autre de la m^eme esp`ece qui a eu lieu au sujet des gens qui sont pauvres. Je sais bien que je suis pauvre et sans rang; mais j’ai l’avantage de conna^itre bien de personnes qui sont 'eminemment riches et d’un rang infiniment au dessus du mien et qui cependant ne croient point s’abaisser en me traitant d’une mani`ere amicale. Aussi je ne cherche jamais moi-m^eme des nouvelles connaissances; je les trouve ou par hasard, ou par des avances qu’on me fait, ce qui n’a pas peu con-tribu'e `a rendre mon ^ame assez fi`ere pour savoir appr'ecier `a leur juste valeur les injustices qu’on me fait.
Permettez-moi, Madame, de revenir sur le chapitre de pr 'etentions, mot qui se trouve toujours dans votre bouche et qui doit y avoir plus d’un sens. Quelles pr'etentions me supposez-vous `a moi, Madame? Je n’ai jamais pr'eten-du point qu’on s’occup^at exclusivement de mon ch'etif individu, mais je ne pr'esente non plus l’homme de servir de plastron aux outragers lorsque vous ju-gez `a bon de bouder quelqu’un. Toutes mes pr'etentions se bornent dans le vouloir ^etre trait'e comme tout le monde et comme moi-m^eme je suis trait'e; et si non, non.
En prenant la libert 'e de vous exposer le sujet et les motifs de mes peines, j’ose encore vous prier, Madame, de ne pas m’^oter vos bont'es et votre bienveillance qui sont pour moi le seul bonheur auquel j’aspire; ainsi que de vouloir bien croire aux sentiments de la plus parfaite estime avec lesquels j’ai l’honneur d’^etre,
Est ce bien digne de votre caract `ere, Madame, que de me tra^iter de la sorte! Peut-on apostropher du nom de voleur les gens qu’on daigne admettre chez soi et qui n’ont jamais d'ementi par aucune action illicite la bonne opinion que vous avez paru en avoir? La propri'et'e d’autres est pour moi une chose si sacr'e, qu’il m’est p'enible d’^etre m^eme soupconn'e de fouiller dans les papiers qui ne m’appartiennent point, car j’ai toujours donn'e la preuve d’une confian-ce aveugle dans les personnes qui m’honorent de leurs connaissance. Et avez-vous jamais remarqu'e quelque chose de semblable? m’avez-vous trouv'e lisant ou feuilletant les lettres qui sont sur votre table `a 'ecrire? H'e, Madame! vous avez mal 'etudi'e mon caract`ere si vous me jugez capable d’une telle indignit'e. Et si c’est une autre intention qui a pu motiver ce pr'etendu soupcon, je vous plains, Madame, de n’avoir pas choisi quelque autre exp'edient, car M-r Pa-na"ieff, qui connait assez mes principes, est parfaitement rassur'e sur mon compte.
С ’est demain que nous allons `a la campagne. J’en suis enchant'e; cela pourra me servir d’excuse aux yeux de Mr. Ponomareff de ce que je ne serais pas venu si souvent.
Hier, `a une heure de l’apr`es-midi, j’ai port'e moi-m^eme ma r'eponse `a Md. J’ai choisi expr`es ce temps pour lui faire voir que je l’estime encore beau-coup pour venir me justifier moi-m^eme, et que je suis trop s^ur de mon innocence pour 'eviter de me rencontrer avec elle: mais en m^eme temps je savais qu’ils devaient n’^etre pas `a la maison, parceque Mr. m’en dit encore vendredi qu’ils ne d^ineraient pas chez eux dimanche. De sorte que j’ai su concilier mes devoirs de courtoisie envers Madame avec l’intention d’'eviter une rencontre f^acheuse o`u je pourrais bien m’emporter et lui dire des choses d'esagr'eables, et je ne veux pas manquer au respect que je lui conserve. Ma lettre dira tout: je l’ai remise, bien envelopp'e et cachet'ee, au seul domestique que j’ai pu trou-ver. J’aimerais mieux la remettre `a la femme de chambre, mais elle ne s’y trou-vait point.
Apr `es d^iner je suis all'e chez Izma"iloff qui m’a promis la veille de me mener chez le fameux Ganine, chez qui il y a tous les dimanches la musique etc. Izma"iloff m’a pourtant manqu'e de parole: il n’a pas d^in'e `a la maison et n’'etait pas encore rentr'e. En revenant, j’ai pass'e encore chez Pana"ieff qui va mieux: j’ai pris le th'e chez lui. Il m’a recu avec plus de franchise que la veille. Nous avons parl'e de Madame, enfin de mati`ere en mati`ere je suis rest'e chez lui jusqu’`a onze heures. Yakowleff est aussi venu le voir. Il a cont'e plusieurs traits du pr^etre Mansuetoff qui m’ont confirm'es dans la bonne opinion que j’en avais concue.
En sortant de chez Pana "ieff j’ai pass'e une heure chez Am'elie qui 'etait venu depuis trois mois vainement frapper `a ma porte. Je me ris quelquefois de moi-m^eme. Je me venge toujours sur ma personne des injustices qu’on me fait. Dans l’Ukra"ine, en Pologne, apr`es la disgr^ace d’une femme comme il faut, je me pr'ecipitais entre les bras d’une courtisane, comme pour tirer vengeance de mes propres sentiments. Am'elie pourtant fait exeption: elle est joli, modeste, m^eme sensible comme elle le s’expose et sa petite figure chiffonn'e d’alleman-de, et sa taille svelte et gracieuse, sa belle chevelure, son beau sein peuvent faire une illusion au d'efaut de mieux. Elle a 'et'e enchant'ee de me revoir, mais elle s’est apercue que j’'etais trop distrait.
J’ai 'et'e trop sage les trois mois derniers; je faisais le sacrifice de mes plaisirs, reprimant mon temp'erament de feu `a une personne qui s’en moquait. Parlons maintenant des folies, t^achons de nous 'etourdir en buvant dans la coupe des plaisirs faciles et d’oublier les r^eves s'eduisants d’un bonheur imagi-naire. Ici, o`u je me peins tel que je suis et que personne ne lira, du moins avant ma mort, je n’ai pas besoins de me d'eguiser.
La matin 'ee d’hier s’est passe'e `a 'ecrire. Je suis pourtant sorti avant deux heures pour respirer l’air frais dans le jardin. J’y ai trouv'e le compte Kwostoff qui me faisait subir mort et martyre avec la traduction de son 'ep^itre: il me m'e-nace de venir `a la campagne du Prince et de m’apporter plusieurs exemplaires de la traduction de S. Maure.
A 7 heures j ’allais dans la soci'et'e des Z'elateurs pour passer avant l’ou-verture chez Bulgarine et chez Yakovleff ayant eu `a parler `a tous les deux. J’ai rencontr'e le colonel Noroff en droschki dans la Grande Meschtschansky: il al-lait me trouver ou, `a d'efaut de moi, Mr. Izma"iloff pour faire ensemble son entr'ee chez les Z'elateurs. Je lui ai dit qu’il 'etait encore trop de bonne heure, la s'eance ne s’ouvrant qu’`a 9 heures et je l’ai invit'e `a passer chez Bulgarine que nous avons trouv'e entour'e de deux Polonais, gens de lettres. Peu de moments apr`es, viennent chez lui Wo"ieikoff, Gretsch, Gn'editsch et Nicolas Bestougeff; nous passons ensemble `a la Soci'et'e et sur l’escalier le pauvre colonel tombe, sa jambe de bois ayant gliss'e sur une pierre trop aplanie. Pendant la s'eance, Gn'editsch nous lit un tr`es beau discours, tr`es path'etique, pour remercier la Soci'et'e de l’avoir recu son membre effectif. Il prononcait avec beaucoup de feu et avec cet art de d'eclamer que personne ne peut lui disputer. Tous les coeurs ont 'et'e 'electris'es; j’'etais tout ou"ie et tout attention. Le discours a 'et'e assez long et pourtant j’aurais voulu qu’il dur^at deux fois autant. Dans la suite de la s'ean-ce on l’a 'elu pr'esident en second de la Soci'et'e.
La s 'eance 'etant lev'ee et les membres fonctionnaires 'elus pour le se-mestre qui vient, on a ferm'e la Soci'et'e pour un mois et demi. Gneditsch, Gretsch, Borotynsky, Glinka, Delwig, Lobanoff et moi, nous sommes all'es prendre le th'e chez Bulgarine. La r'eunion a 'et'e extr`emement anim'ee, on cau-sait, on racontait des anecdotes etc. Gn'editsch m’a demand'e si je n’ai pas d^in'e ce jour-ci chez Md. sa tante? Je lui ai dit que non. — II y a eu pourtant un d^iner invit'e. — J’'etais s^ur d’avance que je n’y serais pas invit'e. — Pour-quoi? — Madame est f^ach'ee contre moi. — Elle s’apaisera avec le temps; cela ne dure pas longtemps chez elle. J’en conviens; mais j’ai aussi mes raisons pour y aller le plus rarement possible.
Lobanoff a 'et'e `a ce d^iner. Il m’a dit qu’il n’y a eu que lui et sa femme et le gros Krylo ff.
Tout le monde 'etant parti, nous sommes rest'es `a trois:
Bulgarine, Glinka et moi. Je leur ai lu mes stances `a la Libert'e, ils les ont trouv'e bons, mais ils m’ont conseill'e de ne les donner `a personae.
Je suis rentr 'e apr`es deux heures.
Non! je ne pourrai pas venir demeurer chez elle. Je dois partir au-jourd ’hui `a la campagne. Il y a une lettre qui m’inqui`ete beaucoup et qu’on a recu de Twer adress'ee `a la Princesse Barbe; la main qui a mis l’adresse m’est inconnue. Je serai au d'esespoir si elle dit des nouvelles f^acheuses d’Alexis ou de son aimable 'epouse; ils sont au voyage et il y a si longtemps qu’on n’en a recu aucune nouvelle, et elle surtout qui est enceinte! S’il arrive quelque mal-heur, adieu mon pauvre Alexis! je devrai pleurer une double perte de deux ^etres qui m’'etaient si chers dans la vie.
J ’ai 'et'e dans des angoisses mortelles. Heureusement que ce n’est qu’une lettre de Mr Ossipoff, comme je l’ai su de la Princesse Barbe elle-m^eme. Je ne sais qui aurait pu prendre plus d’int'er^et `a ses amis, `a des personnes qu’il ch'eris, comme je le fais. Mon coeur 'etait oppress'e d’un poids 'enorme, et je n’ai repris ma ga^iet'e qu’apr`es la connaissance de la chose. Je n’ai pas pourtant quitt'e la ville sans avoir vu le colonel Noroff: je l’ai trouv'e 'ecrivant en italien une lettre `a sa soeur. J’ai caus'e avec lui plus de deux heures. Nous nous som-mes arrang'es pour aller jeudi chez Md Pana"ieff; je ne sais si cela aura lieu.
En arrivant ici, nous avons 'et'e tout de suite au carrousel. Le Prince me-nait sur la cal`eche tant^ot la Psse Natalie, tant^ot Md Golovine. Il n’y a eu d’abord d’'etrangers que Fabre et un autre francais nouvellement d'ebarqu'e, et un Anglais de la soci'et'e de Mylady Chagot auquel j’ai donn'e l e sobriquet de Nonchalent noir, car il en a bien l’air avec sa mine niaise et son habit noir de pied en chef. Un moment apr`es, nous avons vu caracoler une cavalcade. C’'etait le Comte Chernyscheff avec les deux Konownitzin, Simoni, un <нрзб.> et deux palefr eniers. Le Prince les a invit'e d’entrer dans la lice. Le Comte lui seul a fait les prix de la bague, de la balle, de l’'ep'ee et de l’'etendard, mais il n’a pas pu se r'esoudre au prix du pistolet `a cause de son cheval ombrageux. Il a fait manoeuvrer son cheval de toutes les mani`eres. C’est un joli cavalier que ce petit comte; il n’est pas moins habile `a monter que son 'ecuyer m^eme. Ce soir j’ai jou'e au billard avec K"urchner.
Нет!
Я был в смертельном страхе. По счастью, это всего лишь письмо от г-на Осипова, как мне сообщила об этом сама княжна Варвара. Я не знаю, кто мог бы более, чем я, интересоваться своими друзьями, теми, кто ему дорог. Мне было так тяжело на сердце, я смог вновь обрести веселость, лишь когда узнал, в чем дело. Тем не менее я не уехал из города, не повидав полковника Норова; я застал его за письмом, которое он писал на итальянском языке своей сестре. Мы проговорили с ним более двух часов и договорились в четверг пойти к г-же Панаевой: не знаю только, удастся ли это сделать.
Приехав сюда, мы тотчас же отправились на карусель [821] . Князь катался в экипаже то с княжной Натали, то с г-жой Головиной. Из иностранцев сперва были лишь Фабр и другой француз, недавно прибывший сюда, а также англичанин из общества миледи Шаго, которого я прозвал Черной беспечностью из-за его простоватого выражения лица и черного одеяния с головы до ног. Через некоторое время мы увидели гарцующую кавалькаду. Это были граф Чернышев с двумя Коновницынами, Симони и двумя конюхами. Князь пригласил их принять участие в состязании. Граф сам сорвал все призы: в колечной игре, в состязании с мячом, шпагой и штандартом. Но он не решился на состязание с пистолетом из-за своей пугливой лошади. Этот малютка граф — прекрасный наездник. Он ездит верхом не хуже своего берейтора. Вечером я играл на бильярде с Кюрхнером.
821
В дневниковых записях этого периода Сомов постоянно упоминает садовые увеселения: разного рода качели и, в особенности, карусель. Особый интерес к ним Сомова неслучаен. Еще год назад, будучи за границей, он подробно описывал в письмах к А. Е. Измайлову празднества и народные гуляния во Франции и Австрии (см.: «Праздник в саду Тиволи (письмо к издателю „Благонамеренного“ из Парижа)» // Благонамеренный, 1820. № 13). Термин «карусель» к 20-м годам XIX века обладал двумя основными значениями: карусель как вид конного состязания, игрища, и карусель как кружильное устройство. Причем для обозначения конной игры слово употреблялось чаще в мужском роде (см.: «Ода на великолепный карусель…» В. Петрова, «О каруселях» В. Л. Пушкина), а для обозначения катального устройства — в женском роде. В имении, где жил Сомов, судя по всему, имелись обе разновидности карусели (каруселя). В данной записи Сомов, конечно же, имеет в виду карусель конный. Обычно такой карусель совмещал в себе игровую сторону со зрелищной (классическим образцом каруселя в России был карусель, данный Екатериной II в 1766 году). Участники, одетые в маскарадные платья и представлявшие разные народности: славян, индейцев, турок и т. д., разделялись на четыре группы — кадрили. Скача верхом на лошади с большой скоростью по кругу, они должны были при этом продемонстрировать свою ловкость в так называемых карусельных играх. Наиболее распространенной была «колечная игра» (jeu de bague). Целью ее было поддеть на полном скаку копьем или шпагой кольцо, подвешенное, укрепленное, либо лежащее на земле. Существовали и игры следующего рода: всадник на всем скаку должен был вонзить шпагу, меч или копье в специально поставленное чучело (вариант: разрубить чучело); на полном скаку попасть мячом в сетку или корзину, подвешенную в центре ристалища, и т. д. Все эти игры упоминает Сомов, хваля наездническое мастерство графа Чернышева. В отличие от конного каруселя, карусель как кружильное устройство была излюбленным развлечением прежде всего для дам. Живые лошади в такой карусели заменялись деревянными фигурками коней, располагавшихся на концах горизонтальных шестов, серединой насаженных на бревноось. Шесты приводились в движение слугами. Возможна была и иная конструкция: деревянные лошадки располагались на «ходячем круге», составлявшем центральную часть восьмигранного помоста. На нем размещались коляски для дам (одноколки), обитые сукном, «запряженные» деревянными «коньками» с натуральными гривами и хвостами и седлами часто из алого сукна. Верхом, либо в колясках, так же, как и в настоящем конном ристалище, можно было участвовать в карусельных играх-состязаниях: колечной игре, состязании с мячом, копьем, шпагой и др. (см.: Левинсон А. Г. Развитие фольклорных традиций русского искусства на гуляниях. Дис. на соиск. ученой степ. канд. искусствоведения. М., 1980. Гл. 1). (Примеч. пер.)
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