L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Et il entra^ina ses compagnons vers la porte s'eparant, ainsi que l’avait expliqu'e le gouverneur de la Banque, les deux sections de la cave secr`ete.
Au demeurant, les souterrains apparaissaient d'eserts, calmes, paisibles, et Juve peut-^etre s’'etait-il forg'e de vaines craintes en redoutant des p'erils qui devaient ^etre imaginaires pour les tr'esors cach'es l`a.
Cependant, ayant p'en'etr'e dans la seconde cave, ou plut^ot dans la seconde partie de la cave, Juve contemplait, 'ebloui encore, les lingots d’or repr'esentant la garantie des billets de banque en circulation.
— Quelle fortune, dit le policier, et le revolver `a la main, il s’immobilisa cependant que M. Ch^atel-G'erard, blas'e sur ce spectacle, se h^atait vers le fond de la pi`ece pour y prendre la liasse de billets dont il avait besoin.
— Monsieur Juve… commenca le gouverneur…
Mais il n’acheva pas. `A ce moment pr'ecis, et, sans que rien e^ut pu faire pr'evoir la chose, un incident se produisit.
D’abord, un vacarme 'epouvantable et soudain frappait les oreilles du policier. Cela venait du plafond.
Juve, Tissot, le baron de Roquevaire et M. Ch^atel-G'erard avaient lev'e les yeux au m^eme moment.
— Alerte ! criait Juve.
— Attention ! hurlait M. Tissot.
M. Ch^atel-G'erard, affol'e, criait de toutes ses forces :
— Au secours ! Au secours !
Et, en une seconde, cependant que le sol tremblait, il s’abattit une trombe v'eritable, une trombe de sable, de fer, de pierres, qui d'ebouchait dans la cave, semblant provenir du plafond.
Quelque chose de noir s’agitait au milieu de cette avalanche. M. Tissot, M. Ch^atel-G'erard, M. Roquevaire 'etaient renvers'es sur le sol ; Juve poussait un grand cri de rage et de d'esespoir.
— Feu, feu ! c’est Fant^omas !
D'ej`a la chose noire ou l’^etre anim'e, Fant^omas, si c’'etait Fant^omas, s’'etait relev'e.
Le claquement des armes `a feu r'esonna, lugubre, sous les vo^utes. Juve, 'etourdi d’un formidable coup de poing, avait roul'e sur le sol, ensanglant'e, puis la fantastique apparition noire, bondissant vers la porte de la cloison, la franchissait, la fermait derri`ere elle, et c’'etait soudain l’obscurit'e compl`ete dans la cave o`u se trouvaient le policier et ses compagnons, l’obscurit'e remplie du grondement sinistre de l’avalanche qui continuait.
Quelques minutes pass`erent, puis le silence se refit.
Juve, le premier, se d'ebattant comme un fou, r'eussit `a s’arracher du lit de sable qui l’avait `a demi enseveli.
— Allons, hurla-t-il, du courage, monsieur Ch^atel-G'erard !
— Oui, voil`a. J’'etouffe…
— Monsieur Tissot ?
— J’ai le bras cass'e, je crois.
Le Baron de Roquevaire, lui, avait devanc'e l’appel du policier.
— Je n’ai rien, dit-il, mais nous sommes perdus.
`A quoi Juve r'epondit en serrant les poings et d’une voix 'etrangement tremblante :
— Perdus, non, nous ne sommes pas perdus, mais nous sommes vol'es ! Ah pardieu, je comprends tout !
Et Juve, en effet, comprenait l’extraordinaire proc'ed'e auquel Fant^omas venait d’avoir recours :
Le bandit avait d'ecouvert le moyen de p'en'etrer dans les caves de la Banque. Par le toit, il avait d^u se glisser dans les 'enormes r'eserves de sable, dans les r'eservoirs remplis de terre qui, par l’ouverture d’une vanne, peuvent servir `a combler les r'eserves. Il avait trouv'e moyen de creuser ce sable, de se couler jusqu’`a la vanne. Cette vanne, il l’avait ouverte, il s’'etait laiss'e tomber du haut du toit par cet 'etroit orifice jusqu’aux caves secr`etes. La terre qui tombait avec lui avait suffi `a amortir sa chute. `A peine arriv'e dans le souterrain, il s’'etait relev'e. Il avait travers'e la cave, franchi la cloison, enferm'e le policier et les porte-clefs au fond du souterrain. Il 'etait libre maintenant, libre de piller, de piller une fabuleuse fortune dans les r'eserves de la Banque.
— Fant^omas ! rugit Juve, Fant^omas nous a-t-il vaincus ? Non. Non. Pas encore !
Il fallait aviser, aviser promptement.
Aid'e de M. de Roquevaire qui semblait moins affol'e que les deux autres, et faisait preuve d’un bon courage, Juve d'egageait M. Tissot et M. Ch^atel-G'erard.
Juve avait d'ej`a retrouv'e son parfait sang-froid, sa ma^itrise coutumi`ere de lui-m^eme.
— Avisons, disait-il, avisons.
Et, 'eclatant de rire, il ajoutait :
— Mordieu, Fant^omas est venu avec une facilit'e relative, mais je ne vois pas comment il sortira des caves. L'eon et Michel font bonne garde.
Cette constatation rendit un peu d’'energie au malheureux M. Ch^atel-G'erard.
— Vous avez raison, monsieur, fit-il d’une voix qui haletait, mais je me demande si r'eellement on peut triompher de Fant^omas.
— Il faudrait pouvoir pr'evenir mes agents, murmura Juve.
Et ce fut, soudain, comme un trait de lumi`ere pour M. Tissot.
— Mais il y a le t'el'ephone ici, cria-t-il. On peut t'el'ephoner des caves au bureau du sous-directeur !
Juve tira de sa poche son ins'eparable petite lampe 'electrique `a la faible lueur de laquelle les quatre hommes se regardaient l’un l’autre.
M. Ch^atel-G'erard 'etait bl^eme. M. Tissot tremblait violemment et d’ailleurs saignait du nez, ayant probablement 'et'e heurt'e par un lourd moellon. Le baron de Roquevaire apparaissait `a peu pr`es calme. Quant `a Juve, s’il semblait fort en col`ere, il ne paraissait pas 'emu.
— Bon Dieu, ne perdons pas de temps ! hurla le policier. Si on peut t'el'ephoner, t'el'ephonons !
Peu apr`es, M. Ch^atel-G'erard se penchait au-dessus d’un petit appareil t'el'ephonique coll'e `a la muraille, et un dialogue 'etrange s’engageait alors entre le gouverneur de la Banque et le sous-directeur.
— All^o c’est vous ?
— C’est moi, M. Ch^atel-G'erard. Vous me t'el'ephonez des caves ?
— Mais oui.
— Qu’y a-t-il pour votre service ?
Le sous-directeur n’'etait nullement 'emu, un peu surpris cependant de cette communication t'el'ephonique, car il ignorait compl`etement les incidents relatifs aux clefs et les inqui'etudes des hauts dirigeants de la Banque.
— Il y a pour mon service, r'epondait M. Ch^atel-G'erard en h'esitant et en interrogeant Juve du regard, il y a pour mon service que, que…