Франция: Общественно-политические реалии
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Voil`a pourquoi il faut donner une autonomie plus grande aux gestionnaires hospitaliers, en l'assortissant, en contrepartie, de techniques mieux 'eprouv'ees de contr^ole a posteriori.
Pour chaque 'etablissement, l'autorit'e de tutelle devra proc'eder, tous les trois ans, `a un examen syst'ematique de l'activit'e. Pour cela, il faut utiliser, dans le public comme dans le priv'e, les instruments existants qui permettent de conna^itre le co^ut des services et des pathologies trait'ees.
Les personnels hospitaliers, le corps m'edical en particulier, doivent savoir qu'une bonne gestion conditionne leur mieux-^etre. Chacun doit 'egalement savoir que l'universalisme de la S'ecurit'e sociale — principe 'ethique en m^eme temps que bienfait 'economique — est le plus efficace, non seulement pour la population mais aussi pour les professions m'edicales et pour les employeurs, comme le d'emontrent de nombreux exemples (ou contre-exemples) 'etrangers.
Il importe de relever ici que l'invention de r'eseaux de soins coordonn'es, int'egrant m'edecine de ville et m'edecine hospitali`ere, reste `a faire. Moins que de grandes r'eformes, c'est d'exp'eriences multiples qu'il s'agit avant tout. Chercher, imaginer, innover est aussi n'ecessaire dans ce secteur que dans les autres, et peut ^etre largement aussi fructueux. La puissance publique doit le permettre et, pour cela, donner de l'autonomie
4. Servicenational. Depuis les soldats de l'An II, la tradition politique francaise a toujours consid'er'e qu'il n'y avait d'alternative qu'entre l'arm'ee de m'etier et l'arm'ee de conscription. Pour des raisons tenant `a l'histoire, toutes nos r'epubliques ont toujours pr'ef'er'e la conscription, et le r^ole positif jou'e par le contingent, il y a moins de trente ans, lors du putsch des g'en'eraux d'Alger, n'a fait que renforcer ce choix.
Ainsi, toute amputation, en temps ou en hommes, du service national, a toujours 'et'e percue comme un pas vers une arm'ee exclusivement compos'ee de professionnels.
Tout le monde sait d'esormais que l'alternative n'est pas aussi tranch'ee, que si le nucl'eaire ne peut ^etre mani'e par le contingent, en revanche il est bien des aspects de la d'efense qui n'exigent pas une 'egale sp'ecialisation et, partant, n'exigent pas n'ecessairement une longue p'eriode de pr'eparation Sur le sens, il y a au moins trois types de fonctions : l'affectation dans des unit'es traditionnelles, l'affectation volontaire au sein de la gendarmerie et de la police, ou encore des t^aches sp'ecifiquement civiles, qu'il s'agisse de la coop'eration ou de la pr'evention des catastrophes naturelles.
S'agissant de la localisation des affectations, il existe deux voies qui doivent ^etre particuli`erement explor'ees. La premi`ere consiste `a rechercher des solutions europ'eennes pour faire en sorte que puissent servir dans les m^emes unit'es les appel'es originaires des diverses nations qui connaissent la conscription. La seconde tendrait au contraire `a permettre un casernement aussi proche que possible du domicile habituel, de sorte que soit clairement percue, et judicieusement inspir'ee, la n'ecessit'e de d'efendre l'environnement familier.
5. Suffrage universel. Voil`a des dizaines d'ann'ees que la science politique tente, sans succ`es, de d'ecouvrir les motivations profondes qui font le vote. Nous-m^emes ne savons pas toujours ce qui en r'ealit'e nous d'etermine et moins encore ce qui anime notre voisin. Parfois des indices sont donn'es, et il arrive qu'on trouve les raisons d'ecevantes ou curieuses.
Non seulement le suffrage universel est l'egitime, mais il est efficace. Il d'elivre des messages d'une clart'e indiscutable et prend des d'ecisions dont l'histoire se charge de d'emontrer le bien-fond'e, m^eme `a ceux qui ne l'avaient pas initialement percu.
La d'emagogie a beaucoup moins d'emprise qu'on ne croit Ceux qui en font preuve et sont 'elus le sont malgr'e elle — parce que leurs adversaires ont 'et'e jug'es moins bons encore — et non gr^ace `a elle.
France ne sera jamais lanc'ee dans une aventure par la voie du suffrage universel.
La grande lecon des derni`eres d'ecennies, que d'autres avaient d'ej`a pressentie mais que notre d'emocratie a confirm'ee, c'est que personne n'est plus intelligent que tout le monde.
6. Vulgate Toute finalit'e r'eside dans l'homme et non dans un syst`eme, m^eme si l'organisation sociale peut aider l'homme `a se perfectionner.
Le bonheur n'est pas affaire du politique, tandis que le malheur en rel`eve souvent, pour ses causes et pour ses rem`edes.
Seule la mort est fatale, et nullement la d'etresse, la violence, la mis`ere.
Le coeur et la raison sont conciliables et s'enrichissent mutuellement. La raison peut ^etre g'en'ereuse et le coeur efficace.
L'attachement `a ce qui est consenti est sup'erieur `a la force de ce qui est impos'e.
Le respect de l'autre est n'ecessaire aux contrats, et les contrats n'ecessaires au progr`es.
La v'erit'e, la justice et la d'emocratie sont tout ensemble une morale, une m'ethode et un but.
7. Universit'e C'est par tradition que de grands pays d'evelopp'es ont toujours apport'e `a leur universit'e des soins, des efforts, de l'argent. Jamais riche, l'enseignement sup'erieur francais a vu sa situation empirer. Quand triplait le nombre d''etudiants, les ressources ne faisaient que doubler.
Il faut toute l'intelligence, tout le talent de ceux qui, en son sein, font effectivement de la recherche, pour parvenir `a ce r'esultat miraculeux qui fait que l'universit'e francaise continue de jouir `a l''etranger d'une r'eputation prestigieuse. "Mais ce n'est pas dans les finances que r'eside le probl`eme majeur, m^eme si on ne peut pas `a en nier l'importance.
Il est plut^ot dans la d'efinition d'une politique de formation qui soit assez g'en'eralement admise pour qu'on cesse de refaire loi sur loi, assez ambitieuse pour mobiliser les 'energies n'ecessaires, et assez efficace pour d'emontrer `a qui en doute que l'argent investi l'est bien `a bon escient.
Cela exige d'abord le rappel bref de quelques 'evidences.
Premi`ere 'evidence : la France n'a pas trop d''etudiants, au contraire elle en manque. Par rapport aux pays comparables, le n^otre offre des formations sup'erieures `a beaucoup moins de jeunes, ce qui se r'epercute ensuite dans la comp'etitivit'e des entreprises.