Франция с 1789 года до наших дней. Сборник документов (составитель Паскаль Коши). La France contemporaine, de 1789 a nos jours. Recueil de documents (par Pascal Cauchy)
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Section IV. Des Successions d'ef'er'ees aux Ascendants.
Article 746. Si le d'efunt n’a laiss'e ni post'erit'e, ni fr`ere, ni soeur, ni descendants d’eux, la succession se divise par moiti'e entre les ascendants de la ligne paternelle et les ascendants de la ligne maternelle.
L’ascendant qui se trouve au degr'e le plus proche, recueille la moiti'e affect'ee `a sa ligne, `a l’exclusion de tous autres.
Les ascendants au m^eme degr'e succ`edent par t^ete.
Section V. Des Successions collat'erales.
Article 750. En cas de pr'ed'ec`es des p`ere et m`ere d’une personne morte sans post'erit'e, ses fr`eres, soeurs ou leurs descendants sont appel'es `a la succession, `a l’exclusion des ascendants et des autres collat'eraux.
Ils succ`edent, ou de leur chef, ou par repr'esentation, ainsi qu’il a 'et'e r'egl'e dans la section II du pr'esent chapitre.
Code m Civil des Francais, ou Code Napol'eon – Гражданский кодекс французов, или Кодекс Наполеона. Первый гражданский кодекс в Европе Нового времени, фундаментальный законодательный акт, разработанный в начале XIX в. по инициативе Наполеона Бонапарта (1769–1821), первого консула Французской республики. Был принят в марте 1804 г., вплоть до наших дней действует с изменениями и дополнениями и остается основой французской правовой системы. Состоял из трех книг: «О лицах» (Des personnes), «Об имуществах и о различных видоизменениях собственности» (Des biens et des diff'erentes modifications de la propri'et'e), «О различных способах приобретения собственности» (Des diff'erentes mani`eres dont on acquiert la propri'et'e). Книги подразделены на Титулы (Titre m), Части (Section f), Главы (Chapitre m), Статьи (Article m)
Consulat m – Консульство (9 ноября 1799/18 брюмера VIII г. – 18 мая 1804/28 флореаля XII г.), политический строй Франции, установившийся после государственного переворота 18 брюмера.
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Napol'eon
« L’Empereur, contre l’opinion commune, celle que j’avais entretenue moi-m^eme, est loin d’avoir une forte constitution; ses membres sont gros, mais sa fibre est tr`es-molle; avec une poitrine fort large, il est toujours enrhum'e; son corps est soumis aux plus l'eg`eres influences: l’odeur de peinture suffit pour le rendre malade; certains mets, la plus petite humidit'e agissent imm'ediatement sur lui. Son corps est bien loin d’^etre de fer, ainsi qu’on l’a cru: c’est seulement son moral. On conna^it ses prodigieuses fatigues au dehors, ses perp'etuels travaux au-dedans; jamais aucun souverain n’a 'egal'e ses fatigues corporelles. Ce qu’on cite de fort est la course de Valladolid `a Burgos, `a franc 'etrier (trente-cinq lieues d’Espagne en cinq heures et demi, plus de sept lieues `a l’heure). Napol'eon 'etait parti avec une nombreuse suite, `a cause du danger des guerrillas (sic): `a chaque pas, il resta du monde en route; Napol'eon arriva presque seul. On cite aussi la course de Vienne au Simmering (dix-huit ou vingt lieues), o`u il se rendit `a cheval, d'ejeuna et revint aussit^ot apr`es. On lui a vu faire souvent des chasses de trente-huit lieues; les moindres 'etaient de quinze. Un jour un officier russe, arrivant en courrier de P'etersbourg, en douze ou treize jours, joignit Napol'eon `a Fontainebleau, au d'epart de la chasse; pour d'elassement, il eut la faveur d’^etre invit'e `a suivre: il n’eut garde de refuser; mais il tomba dans la for^et, et ce ne fut pas sans peine qu’on le retrouva.
J’ai vu l’Empereur, au Conseil d’Etat, traiter les affaires huit ou neuf heures de suite, et lever la s'eance avec les id'ees aussi nettes, la t^ete aussi fra^iche qu’au commencement. Je l’ai vu lire `a Sainte-H'el`ene, dix ou douze heures de suite, des sujets abstraits, sans en para^itre nullement fatigu'e.
Il a support'e sans 'ebranlement les plus fortes secousses qu’un homme puisse 'eprouver ici-bas. A son retour de Moscou ou de Leipsick (Leipsig), apr`es l’expos'e du d'esastre au Conseil d’Etat, il dit: « On a r'epandu dans Paris que les cheveux m’en avaient blanchis; mais vous voyez qu’il n’en est rien (montrant son front de la main), et j’esp`ere que je saurai en supporter bien d’autres. » Mais toutes ces prodigieuses 'epreuves ne se sont accomplies, pour ainsi dire, qu’en d'eception de son physique, qui ne se montre jamais moins susceptible que quand l’activit'e de l’esprit est plus grande.
Napol'eon mange tr`es irr'eguli`erement, et en g'en'eral fort peu. Il r'ep`ete souvent que l’on peut souffrir de trop manger, jamais d’avoir mang'e trop peu. Il est homme `a rester vingt-quatre heures sans manger, seulement pour se donner de l’app'etit le lendemain. Il boit bien moins encore; un seul verre de vin de Mad`ere ou de Champagne suffit pour r'eveiller ses forces ou lui donner de la ga^it'e. Il dort fort peu; et `a des heures tr`es irr'eguli`eres, se relevant au premier r'eveil pour lire ou pour travailler, et se recouchant pour redormir encore.
L’Empereur ne croit pas `a la m'edecine, il ne prend jamais aucun rem`ede. Il s’est cr'e'e un traitement particulier: son grand secret avait 'et'e depuis longtemps, disait-il, de commettre un exc`es en sens oppos'e `a son habitude pr'esente; c’est ce qu’il appelle l’'equilibre de la nature: s’il 'etait depuis quelque temps en repos, il faisait subitement une course de soixante milles, une chasse de tout un jour.
S’il se trouvait au contraire surpris au milieu de tr`es-grandes fatigues, il se condamnait `a vingt-quatre heures de repos absolu. Cette secousse impr'evue lui causait infailliblement une crise int'erieure qui amenait aussit^ot le r'esultat d'esir'e: cela, disait-il, ne lui avait jamais manqu'e.
L’Empereur a la lymphe trop 'epaisse, son sang circule difficilement. La nature l’a dou'e de deux avantages bien pr'ecieux, dit-il: l’un est de s’endormir d`es qu’il a besoin de repos, `a quelque heure et en quelque lieu que ce soit; l’autre, de ne pouvoir commettre d’exc`es nuisible dans son boire ou dans son manger:
Fontainebleau – Фонтенбло, город в пригороде Парижа, где c XI–XII вв. находится многократно перестраивавшаяся королевская резиденция. С 1804 г. временами использовался Наполеоном как императорская резиденция.
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La seconde Restauration
Apr`es Waterloo (18 juin 1815), le Roi Louis XVIII fait son retour. Toutefois la situation politique est fort diff'erente de celle de 1814, lors de la premi`ere Restauration. Les « Cent jours » ont exasp'er'e les passions tant du c^ot'e monarchiste que chez les bonapartistes ou les r'epublicains aux espoirs d'ecus et qui craignent une « Terreur blanche ». Napol'eon est sur la route d’un second exil. Louis XVIII attend aux portes de Paris que Fouch'e et Talleyrand, les deux hommes forts du moment, viennent `a lui pour ouvrir les portes de la capitale `a la seconde Restauration. Ch^ateaubriand t'emoigne…
« Nous nous rend^imes `a Saint-Denis: sur les deux bords de la chauss'ee s’'etendaient les bivouacs des Prussiens et des Anglais; les yeux rencontraient au loin les fl`eches de l’abbaye: dans ses fondements Dagobert jeta ses joyaux, dans ses souterrains les races successives ensevelirent leurs rois et leurs grands hommes; quatre mois pass'es, nous avions d'epos'e l`a les os de Louis XVI pour tenir lieu des autres poussi`eres. Lorsque je revins de mon premier exil en 1800, j’avais travers'e cette m^eme plaine de Saint-Denis; il n’y campait encore que les soldats de Napol'eon; des Francais remplacaient encore les vieilles bandes du conn'etable de Montmorency.
Un boulanger nous h'ebergea. Le soir, vers les neuf heures, j’allai faire ma cour au roi. Sa Majest'e 'etait log'ee dans les b^atiments de l’abbaye: on avait toutes les peines du monde `a emp^echer les petites filles de la L'egion d’honneur de crier: Vive Napol'eon ! J’entrai d’abord dans l’'eglise; un pan de mur attenant au clo^itre 'etait tomb'e: l’antique abbatial n’'etait 'eclair'e que d’une lampe. Je fis ma pri`ere `a l’entr'ee du caveau o`u j’avais vu descendre Louis XVI: plein de crainte sur l’avenir, je ne sais si j’ai jamais eu le coeur noy'e d’une tristesse plus profonde et plus religieuse. Ensuite je me rendis chez Sa Majest'e; introduit dans une des chambres qui pr'ec'edaient celle du roi, je ne trouvai personne; je m’assis dans un coin et j’attendis. Tout `a coup une porte s’ouvre: entre silencieusement le vice appuy'e sur le bras du crime. M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouch'e; la vision infernale passe lentement devant moi, p'en`etre dans le cabinet du roi et dispara^it. Fouch'e venait jurer foi et hommage `a son seigneur; le f'eal r'egicide, `a genoux, mit les mains qui firent tomber la t^ete de Louis XVI entre les mains du fr`ere du roi martyr; l’'ev^eque apostat fut caution du serment.