Хроники времен Екатерины II. 1729-1796 гг
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сможет быстро разобраться, от каких сил исходит угроза. Поймите, что
единственными препятствиями ему должны быть законы, что для защиты
государства или наступления на врагов ему необходимы большее доверие и
большая свобода действий. Заставьте эти истины быстро и крепко
«прорасти» в собрании, где Ваша известность дает Вам справедливое
влияние,
власти, без которой эта свобода не может просуществовать даже
мгновения и без которой непрочность анархии заменила бы вскоре в самой
ужасной форме силу деспотического гнета, от которого король сам хочет
нас избавить.
Прощайте, мой дорогой Лафайет. Судите сами, с каким нетерпением я жду
новостей от Вас.
АВПРИ, ф. Секретнейшие дела
(перлюстрация), оп.6/2, д.30, лл.340-341об.
21. Copie d’une lettre du comte de S'egur `a la comtesse de S'egur
`a Petersbourg ce 18e Aout 1789
La nouvelle que vous m’av'es donn'ee dernierement, mon cher coeur de
l’inhumaine execution de Foulon et de Berthier, m’a plus aflig'e que tous les autres
des ordres precedens. Ces deux victimes n’etoient pas dignes de l’estime publique
et meritoient peut etre que les tribunaux les punissent, mais ce qui me fait fremir
c’est que 8 jours apr`es la revolution, lorsque le calme est revenu le peuple de sang
froid se rend justice lui meme, fait des atrocit'es et n’est retenu ni par les ordres de
ses chefs ni par le respect des loix ni par les suplications de Lafayette. Que fait
donc sette garde bourgeoise, n’a-t-elle de force que contre le Roi et ne peut-elle
retablir l’ordre dans Paris? Elle seroit bien inutile si elle laissoit la populace
maitresse de la vie des citoyens. Le sort du Baron de Bezenwald me touche
infiniment, il est dur de se voir exil'e `a son age, on est injuste `a son egard, il a fait
le devoir d’un Lieutenant Colonel des Gardes et le peuple devroit respecter un
vieux General qui a combatu 40 ans pour la patrie. Je viens de lire dans la Gazette
de Hambourg un article qui m’inquiete, je vois que mon frere n’est plus chez M. le
Duc d’Orl'eans, votre lettre ne m’en parle pas. J’espere que vous me mander'es
comment cela s’est pass'e. Si le tort est du cot'e du Prince ou de mon frere et si cet
evenement ne lui attire pas la haine populaire je ne puis trop vous repeter combien
vous dev'es dans cet instant prendre garde dans cette circonstance `a votre langage,
`a reprimer tout mouvement d’indignation, `a faire aller votre voiture doucement
dans les rues, `a ordonner `a vos gens d’etre sages, `a eviter tout ce qui peut choquer
le peuple. Je trouve affreusement imprudent `a vous d’etre rest'ee si longtems `a
Romainville dans un moment ou la campagne doit etre en proye au brigandage des
gens sans aveu. De grace song'es que ma vie et mon bonheur dependent de votre
repos et de votre suret'e.
Le Prince de Nassau vient d’avoir un succ`es. Les Suedois ont attaqu'e son avantgarde, il
les a repouss'e apr`es 5 heures de combat et les a chass'e des isles qui les protegoient, il s’est
conduit avec sa valeur ordinaire et quoique ce ne soit qu’une affaire d’avantgarde, le succ`es est
ass'es important parce qu’il s’est empar'e des passages qui le genoient et il se trouve `a port'ee de
faire une attaque generale dont nous aurons bientot des nouvelles. Je vous prie de repandre ceci
dans Paris parce que je veux contribuer `a sa reputation comme il a travaill'e `a la mienne. Les 2
grandes flottes Russes et Suedoises se sont battus mais de loin, le combat est insignifiant, le seul
resultat est que l’Escadre Russe de Cronstadt a oper'e sa jonction avec l’Escadre Russe de
Copenhague et que les Suedois ont manqu'e leur but puisqu’ils ne se sont battus que pour
empecher cette jonction. Le Pce Potemkin vient d’envoyer ici une grande nouvelle. Le General
Russe Souwarow et le General Autrichien Pce de Cobourg ont attaqu'e ensemble 30000 Turcs pr`es
de Foczany, il les ont battus et ont pris leur camp, leurs canons, leur bagage, leurs drapeaux et la
ville de Foczany, je voudrois qu’une paix prompte fut le resultat de ces victoires et vous
deviner'es bien pourquoi.
Adieu mon cher coeur, embrassez mon Pere, mon frere, mes enfans et dites `a
Lafayette de m’ecrire, j’ai grand besoin d’avoir de ses nouvelles. Adieu, voil`a une