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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Cette v'erit'e, il venait de la d'ecouvrir en l’espace de quelques secondes ; le double cri pouss'e par l’homme enferm'e dans la malle auquel Fandor avait r'epondu : « Juve, Juve, c’est vous ?… » avait 'et'e une r'ev'elation pour le notaire.

De malfaiteurs, il n’y avait plus de trace, mais Gauvin comprenait que l’homme qui s’'etait dissimul'e dans la malle c’'etait le policier.

Pourquoi Juve s’'etait-il introduit de la sorte, subrepticement et en cachette, dans le cabinet de Gauvin ? C’est ce que celui-ci, au premier abord, ne parvenait pas `a s’expliquer ; mais apr`es y avoir r'efl'echi quelques instants, il finissait par formuler une hypoth`ese :

— Juve me soupconnait, se disait-il, d’avoir l’intention de m’enfuir avec l’argent de mes clients. Juve devine tout, sait tout ; Juve avait lu dans ma pens'ee… Peut-^etre 'etait-il au courant du billet de voyage que je me suis procur'e ; toujours est-il qu’il a surpris mes agissements… Et j’ai 'et'e vol'e au pr'ealable !… Non, cela n’est pas vraisemblable. C’est assur'ement Juve qui, dans mon tiroir, a pris les titres de rente que je voulais emporter, ceux notamment de M me Verdon, afin que je ne puisse pas en disposer !

Gauvin formulait cette hypoth`ese cependant qu’il courait toujours dans la nuit sombre ; en r'ealit'e, il ne faisait qu’exprimer l`a, de facon nette et pr'ecise, ce qu’il avait pens'e quelques instants auparavant lorsqu’il apprit par le cri de Fandor la pr'esence de Juve `a l’int'erieur de la malle.

Gauvin s’'etait rendu compte, en effet, que certainement le policier, qui 'etait aux 'ecoutes depuis longtemps, avait d^u comprendre tr`es nettement les intentions du notaire.

Juve savait, sans aucun doute, que Gauvin pr'eparait sa fuite ; c’'etait pour cela qu’il 'etait intervenu, et c’'etait cette conviction qui d'eterminait d'esormais Gauvin `a s’enfuir.

— Si j’'etais rest'e l`a, se disait-il, tandis qu’il courait toujours, si j’avais attendu une minute de plus `a mon domicile, en pr'esence de Juve et de Fandor, je suis bien convaincu qu’ils m’auraient arr^et'e. Mais que faire d'esormais ? Si je reste `a Grenoble, je suis pris… C’est l’affaire de quelques jours, de quelques heures. Puis-je pourtant m’en aller ? Je n’ai pas un sou…

Gauvin d'esormais ralentissait sa marche.

Il longeait une rang'ee d’arbres, et, au lointain, on voyait scintiller les premi`eres lumi`eres annoncant la proximit'e des faubourgs de Grenoble.

Le jeune notaire 'etait dans un 'etat de rage inexprimable ; il 'etait furieux contre lui-m^eme de n’avoir point r'eussi ce qu’il m'editait et de s’^etre, en outre, compromis irr'em'ediablement.

Gauvin, `a ce moment, 'etait m^ur pour le crime.

Si quelqu’un 'etait pass'e par l`a, le notaire se serait certainement pr'ecipit'e sur lui, lui aurait arrach'e par la force son porte-monnaie, son argent…

Gauvin, en effet, 'etait dans un 'etat d’exasp'eration qui l’aurait rendu capable de tout, si les circonstances s’y 'etaient pr^et'ees.

Mais, heureusement, il ne passait personne, et Gauvin ne rencontra pas ^ame qui vive avant les faubourgs de Grenoble.

Lorsqu’il parvint aux premi`eres maisons de la ville, sa course affol'ee, et sa marche rapide ensuite, l’avaient calm'e dans une certaine mesure.

Il envisagea d'esormais la situation dans laquelle il se trouvait avec un peu plus de tranquillit'e.

Que faire ? se demandait-il. O`u aller ?

Au lointain, d'echirant le silence qui r'egnait alentour, retentit un coup de sifflet rauque et strident.

— Une locomotive… pensa Gauvin, le train !

Et, d`es lors, le jeune homme, machinalement, obliquait `a gauche ; il venait de prendre une d'ecision.

Gauvin se souvenait, en effet, que s’il n’avait plus d’argent il poss'edait tout au moins ce fameux billet de voyage qui devait lui permettre de s’enfuir et de partir pour l’Am'erique du Sud.

En r'ealit'e, son billet 'etait toujours valable, rien ne l’emp^echait de s’en aller.

— Oui, se dit Gauvin, c’est l`a l’unique solution qui me reste : il faut que je parte pour Paris, c’est `a Paris que l’on se cache, c’est `a Paris que l’on peut se procurer de l’argent par les moyens les plus vari'es ; c’est `a Paris que j’irai… On verra ensuite… S’il faut partir pour Londres, n’ai-je point mon billet !

Comme le notaire arrivait `a la gare, il vit la pendule 'eclair'ee et poussa un soupir de satisfaction :

— Dans vingt minutes, constata-t-il, passe l’express de Lyon qui me mettra demain matin `a Paris.

Relevant le col de son pardessus, il s’avancait dans la salle d’attente, se dissimulant derri`ere le po^ele qui occupait le milieu de la pi`ece.

Il y avait, dans la salle d’attente des premi`eres classes, d’antiques et confortables fauteuils en velours vert, Gauvin s’effondra dans l’un d’eux et abaissa sur son nez le chapeau mou qui le coiffait.

Mais, `a peine 'etait-il install'e qu’une main effleura son 'epaule.

Le notaire bondit comme s’il avait recu une d'echarge 'electrique.

— Mon Dieu, s’'ecria-t-il, qui va l`a ? Que me veut-on ?

Et instinctivement, il avait mis la main `a sa poche, serrant f'ebrilement les doigts sur le manche de son couteau.

Mais un 'eclat de rire lui r'epondait, et en face de lui, Gauvin apercut une jeune femme tout emmitoufl'ee d’'echarpes et de voilettes. Elle portait un grand sac de cuir et un 'etui contenant trois ou quatre parapluies.

— Ah ! monsieur Gauvin, quelle bonne chance de vous rencontrer ! articulait la personne.

Gauvin, tr`es troubl'e jusqu’alors, ne l’avait pas reconnue et d'esormais, la lumi`ere se faisait dans son esprit.

— Madame Birot ! s’'ecria-t-il.

Et le notaire reconnaissait en effet l’'epouse du greffier du tribunal civil de Grenoble.

M me Birot 'etait une petite femme aimable, vive, alerte ; on l’appelait `a Grenoble la

« Gazette », car, curieuse et bavarde, elle 'etait sans cesse au courant de tout, et renseignait les gens les uns sur les autres, avec une abondance de d'etails et une pr'ecision minutieuse, qui faisait qu’elle 'etait aussi document'ee que la police tout enti`ere et m^eme les journalistes de la localit'e.

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