Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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— Sapristi ! pensa Gauvin, je ne pouvais pas plus mal tomber ! Dans cinq minutes, tous les gens qui sont `a la gare vont savoir que je suis l`a…
La Gazette, au surplus, commencait en minaudant ses interrogations.
— Quel plaisir, monsieur Gauvin, de vous rencontrer ! Vous partez donc en voyage ? En tout cas, je suppose que vous ne devez pas aller loin, puisque vous n’avez aucun bagage avec vous. Cependant, vous avez un billet de premi`ere…
— Comment savez-vous cela ? interrogea Gauvin abasourdi.
— Oh, c’est bien simple ! r'etorqua la Gazette. Vous ^etes dans la salle d’attente des premi`eres classes. Or, l’employ'e qui est au contr^ole est tr`es strict `a ce point de vue. Et quelqu’un qui n’aurait pas un billet de premi`ere n’entrerait pas dans la salle d’attente des premi`eres. Vous allez peut-^etre `a Lyon, monsieur Gauvin ? Je l’esp`ere, d’ailleurs, car je vais 'egalement dans cette direction. De la sorte, nous pourrons faire route ensemble…
Gauvin n’avait pas encore eu le temps de r'epondre que M me Birot passait sur le quai de la gare et, avisant un contr^oleur, lui recommandait, criant `a tue-t^ete, au point que quelques voyageurs se retournaient :
— Dites donc, cher monsieur, je prends l’express de Lyon dans dix minutes. Quand il arrivera en gare, soyez assez aimable pour retenir deux bonnes places. Nous sommes deux. Il y a moi, d’abord ; vous me retiendrez un coin en avant, car je ne peux pas supporter d’aller en arri`ere, et il y a M. Gauvin, le notaire… Vous savez bien, M. Gauvin, qui part 'egalement, et avec lequel je voyage.
M me Birot revenait dans la salle d’attente.
Par-dessus la petite barri`ere qui s'eparait l’enclos des premi`eres et des secondes, M me Birot apercut l’un des facteurs de la gare qui venait enregistrer sa malle.
Elle l’appela pour lui donner un pourboire, puis, en m^eme temps, recommandait `a l’homme :
— Vous quittez votre service dans une demi-heure, n’est-ce pas ? Je sais que vous habitez tout `a c^ot'e de chez nous, ayez donc l’obligeance, quand vous vous en retournerez, de passer chez mon mari et de lui dire qu’il ne s’inqui`ete pas. Je voyage ce soir avec M. Gauvin, le notaire, qui s’en va `a Lyon ou `a Paris !
M me Birot se tournait alors du c^ot'e de Gauvin.
— Au fait, interrogea-t-elle, o`u donc allez-vous, `a Lyon ou `a Paris ?
Mais elle se retournait stup'efaite et demeurait bouche b'ee…
Gauvin avait disparu.
Pendant les bavardages de la jeune femme, le notaire, en effet, s’'etait 'eclips'e.
— Tomber sur la Gazette, s’'etait-il dit, c’est pis que tomber sur la police tout enti`ere !
Et Gauvin, en effet, s’'etait rendu compte dans l’espace de quelques instants, que tous les gens de la gare 'etaient au courant de son d'epart ; il avait entendu les premi`eres paroles 'echang'ees avec le facteur des bagages, il savait que d’ici vingt-cinq minutes on saurait `a Grenoble qu’il 'etait dans le train se dirigeant vers Lyon, puis vers Paris.
D`es lors, rien ne serait plus facile que de l’arr^eter en cours de voyage.
Et Gauvin, profitant d’un moment d’inattention de son interlocutrice, avait quitt'e la gare au moment o`u l’express de Paris y entrait, au milieu d’un fracas formidable.
— Dire, grondait Gauvin en serrant ses poings, que je ne peux m^eme pas fuir ! Au moins, pensait-il, je me cacherai `a Grenoble, je me dissimulerai sous un faux nom.
Il s’avancait de quelques pas dans l’avenue de la Gare, se heurtait soudain `a un groupe de jeunes gens.
Instinctivement, le notaire s’effacait pour les laisser passer, mais, d'ecid'ement, il jouait de malchance, quelqu’un l’interpella.
— Ah, par exemple ! C’est vous mon cher ma^itre ? Eh bien, v'eritablement, vous tombez `a pic ! Nous cherchions un quatri`eme pour jouer au bridge et le voil`a trouv'e puisque nous vous rencontrons…
Gauvin s’arr^eta tout bl^eme.
Le personnage qui s’adressait `a lui n’'etait autre que le substitut du procureur de la R'epublique, qu’accompagnait un avocat et un juge, de la cour de Grenoble.
Tous les trois souriaient aimablement au notaire.
Le substitut le prenait par le bras.
— Venez, lui dit-il, nous allons au caf'e. Ah ! par exemple ! Quelle bonne chance que de vous avoir rencontr'e !
D’une voix sourde, Gauvin balbutia :
— Non, merci mes amis, il m’est absolument impossible, absolument, de me joindre `a vous ce soir !
Le substitut, amicalement, lui frappait sur l’'epaule.
— Quelle bonne blague ! fit-il, ce Gauvin n’en a jamais d’autres !
Puis, s’adressant `a l’avocat et au juge, le substitut jovial disait :
— Messieurs, au nom de la loi, je requiers l’arrestation du citoyen Gauvin, et vous monsieur le juge, je vous demande de le condamner `a venir faire imm'ediatement la manille avec nous sans que ce jugement soit susceptible d’appel !
Les trois jeunes gens 'eclataient de rire, mais apr`es cette joyeuse explosion de gaiet'e, ils s’arr^etaient net, stup'efaits.
Gauvin 'etait devenu livide, et m^eme il semblait si souffrant, que, chancelant, il devait s’appuyait le long d’un mur.
— Ah ca ! mais… s’'ecria le substitut du procureur, il est malade, il va s’'evanouir !
Gauvin, cependant, r'eagissait, faisait un supr^eme effort pour ne point tomber.
Il reprit de sa voix sourde et rauque.
— Non, non, je n’ai rien… un malaise…
Ses amis, toutefois, s’inqui'etaient pour lui.
— S’il est malade, il faut le ramener chez lui !
Et d'ej`a ils s’emparaient de Gauvin, le soutenaient ; le notaire s’arracha au groupe trop aimable.
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