Том 4. Письма 1820-1849
Шрифт:
Далее, не имея возможности сделать точный расчет времени при таких огромных расстояниях, я очень боюсь, что, прибыв в Мюнхен, она будет задержана там какими-нибудь препятствиями, а промедления нескольких дней достаточно, чтобы все путешествие нарушилось. И ей придется провести зиму в Германии, что будет очень тягостно для нее, очень неприятно для меня и доставит значительные неудобства обоим. К тому же, чтобы с ее приездом в Турин мы не окунулись в новые заботы, нам необходимо получить от министерства, с помощью Амалии Крюденер, средства на устройство помещения. Это условие крайне важно. Ибо если денежные затруднения — бедствие везде и всегда, они во сто раз нестерпимее в стране, где оказываешься совершенно чужим, и в обществе, в коем не можешь рассчитывать найти какую-либо поддержку.
Вот некоторые из причин, которые я ей изложил… Я желаю, я требую от нее, чтобы, серьезно взвесив и обдумав их, она приняла решение вполне свободное и добровольное. Ибо она одна может судить о том, что следует предпринять, так как ей одной до мелочей известно наше положение.
Что до меня, то благодаря скромному способу передвижения, который я избрал для своей курьерской поездки, мне удалось израсходовать всего сто дукатов. У меня остается еще двести. Этих денег должно хватить для того, чтобы приехать в Турин и дотянуть до конца года.
Вот мы опять обречены на переписку. Правда ли, что едва три недели тому назад я был с вами? Или это был только сон? — Если бы я мог поскорее заснуть опять! — Простите, любезнейший папинька, простите, любезнейшая маминька, поцелуйте за меня Дашиньку и ее ребенка и передайте самый сердечный привет ее мужу. Ф. Т.
Тютчевым И. Н. и Е. Л., 1/13 ноября 1837*
Turin. Ce 1/13 nov<em>bre 1837
Chers papa et maman. Vous devez, je suppose, avoir recu `a l’heure qu’il est la premi`ere lettre que je vous ai 'ecrite d’ici* et j’esp`ere que cette lettre vous aura compl`etement tranquillis'e sur mon compte. Encore une fois pardon des inqui'etudes que j’ai pu vous avoir caus'ees. Me voil`a depuis bient^ot un mois `a Turin, et ce temps a suffi pour me permettre de me former une opinion probablement d'efinitive sur son compte. — Comme poste, comme service, comme gagne-pain, en un mot, Turin est certainement un des meilleurs postes qu’il y ait. D’abord, pour ce qui est des affaires il n’y en a pas. Obrescoff est vis-`a-vis de moi d’une amabilit'e qui ne laisse rien `a d'esirer — et pour ce rapport je ne saurais lui faire une r'eparation assez 'eclatante des pr'eventions que j’avais commis contre lui sur la foi de la m'edisance publique. Le traitement de la place sans ^etre consid'erable est pourtant de 8000 roubles. Et quant aux prix d’ici, ils sont tels qu’avec le double de cette somme un m'enage `a la rigueur peut se tirer d’affaire. De plus, j’ai pour l’automne prochain la perspective de rester ch<arg'e> d’aff<aire>s pendant une ann'ee enti`ere. Voil`a le bon c^ot'e de la chose. Mais ensuite, comme s'ejour, comptez que Turin est un des plus tristes et des plus maussades que le bon Dieu ait cr'e'es. Nulle soci'et'e. Le corps diplomatique, peu nombreux, peu uni, est, en d'epit de toutes les avances, compl`etement isol'e des indig`enes. Aussi y est-il peu d’employ'es diplomatiques qui ne se consid`erent ici comme en exil. Obrescoff, p<ar> ex<emple>, qui apr`es cinq ans de r'esidence et malgr'e ses excellents d^iners et ses trois bals par semaine dans la saison — et sa jolie femme — n’est pas parvenu `a attirer assez de monde pour s’assurer une partie de whist. Et il en est de m^eme de tous ses coll`egues. En un mot, comme soci'et'e et comme sociabilit'e Turin est de tout point le contre-pied de Munich. Mais encore une fois, c’est peut-^etre la mani`ere la plus commode de gagner 8000 r<oubles> par an.
Ce matin, au moment o`u j’'ecrivais ceci, un homme est entr'e dans ma chambre qui m’a remis de votre part un paquet de livres russes et votre lettre du 24 septembre. Grand merci pour l’un et pour l’autre. Quant aux inqui'etudes exprim'ees dans votre lettre sur mon arriv'ee tardive `a Turin, je crois d'ej`a vous avoir suffisamment rassur'es `a ce sujet.
Maintenant laissez-moi vous parler de ce qui me pr'eoccupe `a l’exclusion de toute autre chose au monde, et cela, je puis bien le dire avec v'erit'e `a chaque instant de la journ'ee. C’est de ma femme que je veux vous parler. J’ai appris par une lettre que j’ai recue d’elle il y a une dizaine de jours sa r'esolution d'efinitive de passer l’hiver `a P'etersbourg. Certes, c’'etait l`a pour elle, aussi bien que pour moi, une dure, bien dure n'ecessit'e, plus dure et plus cruelle, que moi, je ne puis le dire, ni que qui que ce soit au monde peut l’imaginer. Mais il n’y avait pas `a balancer. Il y aurait la folie 'evidente, faible de sant'e, comme elle est, et avec trois enfants sur les bras, d’entreprendre un pareil voyage dans cette saison. Elle a donc bien fait de rester. Je l’approuve et remercie tous ceux qui le lui ont conseill'e. Maintenant, pour ce qui me concerne, il n’y a qu’une seule chose qui puisse adoucir un peu pour moi l’amertume de la s'eparation. C’est la certitude de la savoir `a P'etersbourg le moins mal possible. C’est pourquoi, chers papa et maman, je vous la recommande encore une fois et cela avec les plus vives instances. Il serait inutile de chercher `a vous expliquer de quelle nature sont mes sentiments pour elle. Elle les conna^it et cela suffit. Laissez-moi vous dire seulement ceci: c’est que le moindre petit bien qui lui sera fait, aura cent fois plus de valeur `a mes yeux que les plus grandes faveurs perp'etuelles qui pourraient m’^etre accord'ees. Voil`a ce que j’ai d'ecid'e relativement `a son entretien pour le temps qu’elle a `a passer `a P<'etersbourg>, et je vous saurai un gr'e infini si vous consentez `a y souscrire…
Si elle attend pour venir me rejoindre le retour de la navigation, il faut compter qu’elle ne pourra gu`eres partir avant les derniers jours du mois de mai. C’est donc, `a compter du 1er d'ecembre, six mois entiers. Papa a eu la bont'e de lui avancer la somme de 1600 r<oubles>. Il est bien entendu que c’est une avance faite sur ma pension de l’ann'ee prochaine. Il me reste donc `a toucher encore pour le compte de cette pension 4400 r<oubles>. Or je viens d’'ecrire `a ma femme que cette somme de 4400 je la mettais `a sa disposition pour les 6 mois de son s'ejour `a P'etersb<ourg>. Cela laissera un peu plus de 700 r<oubles> par mois, et certes, en 'egard `a la chert'e de l’endroit, c’est `a peine suffisant pour vivre. Je voudrais de plus que la moiti'e de la dite somme lui soit remise au mois de d'ecembre prochain et l’autre moiti'e au mois de mars. Maintenant que papa me dit s’il croit pouvoir accepter cet arrangement. Car au cas o`u il ne pouvait pas, j’ai envoy'e `a Nelly une procuration pour le Minist`ere `a l’effet de le faire payer sur les lieux mon traitement, aussi que tout autre argent qui pourrait m’'echoir. Mais elle ne ferait usage de cette procuration que s’il y avait lieu. Car je vous avoue que pour bien de raisons je pr'ef'ererais de beaucoup l’arrangement propos'e. Cela 'eviterait des d'emarches inutiles et beaucoup de faux frais. Quant `a moi, ne soyez pas en peine, je vous supplie. Mes finances particuli`eres sont dans l’'etat le plus brillant. J’ai dans ce moment 3000 r<oubles> bien compt'es. J’aurai au mois de janvier mon trimestre qui est de 2500 r<oubles>. En ne d'epensant que 800 r<oubles> p<ar> m<ois> pour mon existence, je puis pour cette somme de 5500 'economiser facilement au moins 2000 r<oubles> au profit de la seconde moiti'e de l’ann'ee prochaine, et dans cette seconde moiti'e je puis avec une presque certitude compter sur quatre mois de traitement de ch<arg'e> d’aff<aires>. Ainsi encore une fois ne soyez pas en peine de moi. L’essentiel pour moi, et de beaucoup l’essentiel, c’est d’assurer `a Nelly, pour le temps qu’elle a `a passer `a P'etersb<ourg> une existence un peu tol'erable et vous ne pourriez pas m’accorder un plus grand bienfait qu’en me mettant `a m^eme de r'ealiser ce voeu. Veuillez, je vous supplie, vous entendre avec elle pour qu’elle sache `a quoi s’en tenir et si elle sera ou non dans le cas de faire usage de la procuration que je lui ai envoy'ee*.
Dans la lettre que je lui ai 'ecrite hier, j’ai oubli'e de lui recommander une chose qui est de quelque int'er^et pour moi, et je vous serai fort oblig'e, si vous vous chargiez de lui en parler.
Je d'esire qu’aussit^ot qu’elle apprendra l’arriv'ee `a P'etersb<ourg> de la Comtesse Sollogoub*, tante de Mad. Obrescoff, et en correspondance faite avec celle-ci, elle ne n'eglige pas de faire sa connaissance et qu’elle lui dise `a quel point je suis reconnaissant envers les Obrescoff de l’accueil que j’ai trouv'e chez eux. Je tiens, je l’avoue, que l’on sache `a P'etersb<ourg> mes sentiments `a leur 'egard. C’est presque comme une r'eparation que je vois leur devoir.
Cette lettre, ch`ere maman, maintenant que la navigation est ferm'ee et les chemins d'etestables, n’arrivera que peu de jours avant votre f^ete et celle de ma fille*. Embrassez-la pour moi et b'enissez-la. L’id'ee de vous savoir tous r'eunis — tous les ^etres que j’aime le mieux au monde, r'eunis et parlant quelquefois de moi — cette id'ee est la seule qui me console par moments de mon isolement actuel. Mais d’autrefois elle fut que je ne le sens que plus vivement. Comment se porte Doroth'ee et son enfant? Mille amiti'es `a
Et Nicolas, que fait-il? Vous 'ecrit-il? Viendra-t-il cet hiver vous voir? Ah, si lui encore devait venir compl'eter la r'eunion — alors — mais quoi alors? Je n’en resterai pas moins `a Turin avec un peu plus de peine et de tristesse et d’envie. Mais j’y resterai.
Mille amiti'es `a tous ceux qui se souviennent de moi.
Жуковский est-il de retour?* pas encore, probablement. Mais d`es qu’il sera revenu, t^achez de vous rapprocher de lui, `a mon intention, et recommandez aussi `a Nelly de faire sa connaissance et de la cultiver.
Je ne m’apercois en finissant que je ne vous ai presque rien dit de la vie que je m`ene ici. Mais c’est par la raison qu’il n’y a rien `a en dire. Le matin je lis et me prom`ene. La contr'ee est magnifique aux environs de Turin et la saison est encore belle. Tous les jours un ciel bleu — et il y a encore des feuilles aux arbres. Puis je d^ine chez Obres<coff>. C’est le moment plaisant de la journ'ee. Je cause avec eux jusqu’`a 8–9 h<eures> du soir, puis je rentre et lis encore et me couche — comme je vais le faire toute `a l’heure, et le lendemain je recommence.
Кодекс Крови. Книга IV
4. РОС: Кодекс Крови
Фантастика:
фэнтези
попаданцы
аниме
рейтинг книги
Господин следователь. Книга 2
2. Господин следователь
Фантастика:
попаданцы
альтернативная история
рейтинг книги
Энциклопедия лекарственных растений. Том 1.
Научно-образовательная:
медицина
рейтинг книги
