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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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— Vous pouvez y compter, mon cher ma^itre.

Fernand rentra au salon, il consid'era sa femme les bras crois'es :

— Qu’est-ce que cela signifie ? demanda-t-il.

Alice 'etait perplexe :

— Ah, je t’avoue, fit-elle, que je n’y comprends absolument rien. Il est un peu ridicule, ce brave p`ere, de venir ainsi `a domicile, prot'eger la vertu de son fils. Sa vertu n’a d’ailleurs rien `a craindre, en ce qui me concerne, tout au moins.

Pour toute r'eponse, Fernand Ricard d'eposa un baiser sur le front de sa femme.

Cependant, M e Gauvin regagnait l’int'erieur de la ville. Il 'etait pr'eoccup'e, marchait, l’air soucieux, le front courb'e. Il passa devant son 'etude sans y p'en'etrer et se rendit tout droit au Palais de Justice. Il s’adressa au gardien :

— M. de Larquenais est-il `a son cabinet ?

Le gardien salua le notaire qu’il connaissait fort bien.

— Je ne crois pas, ma^itre Gauvin. M. le procureur de la R'epublique n’arrive gu`ere que vers onze heures `a son bureau. Il est vrai, poursuivit l’homme en consid'erant l’horloge de la petite salle des pas perdus, qu’il est onze heures moins dix, M. de Larquenais ne tardera gu`ere.

Le notaire remercia, le gardien insista :

— Si ma^itre Gauvin veut que j’aille le chercher ?

— Non, non, fit le notaire, je l’attendrai.

Et il monta lentement l’escalier conduisant au cabinet du procureur de la R'epublique, s’installa sur une banquette, dans le couloir, et attendit, la t^ete dans les mains.

Dix minutes apr`es, avec une pr'ecision toute militaire, M. de Larquenais arriva au Palais, et introduisit aussit^ot le notaire dans son bureau :

— Quel bon vent vous am`ene ? demanda-t-il `a l’excellent officier minist'eriel.

M. de Larquenais 'etait un jeune procureur d’une trentaine d’ann'ees, parisien 'el'egant, distingu'e, fort recommand'e, appel'e, jurait-on, au plus grand avenir.

Il interrogea en souriant le vieux notaire :

— Je parie, lui dit-il, que c’est au sujet de cette chasse que vous d'esirez louer que vous venez me voir. J’ai r'efl'echi, et ma r'eponse est toute faite. Je prendrai volontiers deux actions, d’autant que nous nous retrouverons l`a entre amis, puisque ces messieurs du Tribunal, Jacquin, l’avou'e et vous-m^eme, ma^itre Gauvin, ^etes de la combinaison.

Le notaire interrompit le procureur :

— Ce n’est pas l’ami, d'eclara-t-il solennellement, que je viens voir aujourd’hui, mais le magistrat.

— Ah bah, fit M. de Larquenais fort interloqu'e par ce pr'eambule. De quoi s’agit-il donc ?

Il avait d'esign'e un fauteuil `a c^ot'e de lui au notaire. Celui-ci y prit place et commenca :

— Voici, monsieur le procureur. Il se passe quelque chose de tr`es grave.

Et, comme M. de Larquenais esquissait avec politesse un geste d’'etonnement, le notaire insista :

— De tr`es grave, oui… Figurez-vous que mon fils est `a Paris.

— Alors ? interrogea le procureur.

— Alors, ajouta d’une voix tremblante le notaire, c’est une preuve pour moi qu’il m’a menti. Car il 'etait parti en m’annoncant qu’il allait passer la journ'ee d’hier chez son ami Victor au ch^ateau des Ifs.

Le procureur haussa les 'epaules.

— Les jeunes gens, vous savez, sont toujours attir'es comme les alouettes par le miroir de la grande ville. Et dame, `a son ^age, une petite fugue, cela s’explique. Rappelez-vous votre jeunesse, ma^itre Gauvin.

Celui-ci tressaillit :

— Je n’ai jamais fait de b^etise, monsieur, et j’ai toujours 'et'e un honn^ete homme.

Le notaire 'etait devenu livide, une sueur froide lui perlait au front. Il l’'epongea et poursuivit :

— Ce ne serait encore rien, mais mon fils a fait quelque chose de plus grave : avant de s’en aller `a Paris, il a vol'e.

— A"ie, s’'ecria le procureur, dont le visage changeait instantan'ement. Cela, en effet, c’est plus grave ; qui donc a-t-il vol'e ?

— Moi, fit le notaire.

M. de Larquenais soupira profond'ement :

— Eh bien, j’aime mieux ca ! fit-il. Au moins, la chose ne s’'ebruitera pas.

— Oui, monsieur le procureur, mon fils, mon enfant ch'eri, mon Th'eodore a fractur'e un tiroir et pris dix-huit cents francs dans la caisse. Ah, c’est 'evidemment un coup de folie, une histoire de femme ; mais je suis malheureux, bien malheureux.

Le procureur jouait machinalement avec un coupe-papier, ne sachant trop quel conseil donner `a ce p`ere d'esesp'er'e :

— Que voulez-vous de moi ? demanda-t-il. Je ne pense pas que vous songiez `a poursuivre votre fils, et d’ailleurs, la loi ne le permet point. Le vol d’un p`ere par son enfant ne saurait ^etre objet de poursuite. Tout au plus pourriez-vous si vous le d'esiriez, faire enfermer votre fils dans une maison de correction. Mais enfin…

— Je sais, monsieur, je sais, interrompit le notaire, et si je suis venu tout `a l’heure parler au procureur, c’est `a l’ami que je m’adresse d'esormais. 'Ecoutez, rendez-moi un service. Quoi qu’il m’en co^ute, je veux donner `a Th'eodore une lecon, lecon dont il se souvienne. Il faut lui faire peur… voil`a ! Th'eodore, par une d'ep^eche cynique, m’annonce qu’il revient de Paris, par le train qui passe `a Vernon `a midi treize, aujourd’hui m^eme. Eh bien, je viens vous demander d’envoyer `a la gare deux agents pour l’arr^eter. On le conduira devant vous, discr`etement bien entendu, afin que nul ne le sache en ville, sauf vous et moi, vous lui administrerez un bon savon, vous lui laverez la t^ete et, lorsqu’il se sera repenti, je lui pardonnerai `a mon tour.

Le procureur souriait.

— C’est une affaire entendue, ma^itre Gauvin. Vous avez raison, en effet, et je m’en vais donner imm'ediatement des ordres.

Le procureur regardait sa montre.

— Il est midi moins dix. Nous avons le temps. Restez `a mon cabinet, ma^itre Gauvin, nous y attendrons ensemble l’arriv'ee du coupable.

***

Lorsque le train venant de Paris entra en gare de Vernon, un jeune homme au visage p^ale et d'efait descendit d’un compartiment de premi`ere classe. C’'etait Th'eodore.

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