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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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— Mais, vous savez o`u elle habite ?

— Non, ca, pas du tout.

— Enfin, vous la reconna^itriez, j’imagine ?

La concierge eut un sourire :

— Vous aussi, peut-^etre bien. C’'etait une petite brune, des grands yeux et du corsage.

Fandor chercha vainement dans sa m'emoire, ce signalement tr`es vague ne lui disait absolument rien.

8 – CONFRONTATION

— Me voici, fit Juve en entrant dans le cabinet du procureur.

M. de Larquenais se leva pr'ecipitamment pour venir au-devant de l’inspecteur de la S^uret'e.

— Asseyez-vous, je vous en prie, et patientez quelques instants, j’ai des ordres `a donner.

Le jeune magistrat prenait un air important pour passer dans la pi`ece voisine, o`u l’on entendait chuchoter.

Juve s’'etait assis et attendait patiemment. Le policier, apr`es l’enqu^ete qu’il venait de faire `a Paris, au sujet de la myst'erieuse affaire de la rue Richer, avait subitement d'ecid'e de partir pour Vernon.

Il l’avait dit `a M. Havard qui, d’ailleurs, n’y voyait aucun inconv'enient. Juve avait pris le premier train en partance, avait fait pr'evenir t'el'egraphiquement les autorit'es de sa prochaine venue ; d'esormais, il 'etait l`a, il attendait.

L’inspecteur de la S^uret'e avait sa figure des mauvais jours.

Il 'etait m'econtent de la facon dont l’instruction s’amorcait. Juve estimait que M. Havard avait trop vite fait arr^eter le fils du notaire Gauvin, le jeune Th'eodore, et il estimait, d’autre part, que l’on avait bien tard'e `a interroger la famille de la victime, Alice et Fernand Ricard, les seuls parents de l’oncle Baraban, puisque, en somme, on 'etait au surlendemain du crime, ou tout au moins de la disparition du vieux monsieur et que sa ni`ece, pas plus que son neveu, n’avaient 'et'e consult'es sur le myst'erieux et tragique 'ev'enement.

En arrivant `a Vernon, Juve avait appris, en outre, que seule M me Ricard allait pouvoir venir ce matin-l`a au Palais de Justice, car son mari, avant m^eme qu’il e^ut eu mat'eriellement le temps d’avoir connaissance des 'ev'enements, 'etait parti pour l’Angleterre, o`u il allait voir des clients.

`A d’autres que Juve, ce d'epart rapide et co"incidant avec le drame aurait pu para^itre suspect. Mais Juve ne croyait pas `a un assassinat. Il 'etait de plus en plus persuad'e qu’il s’agissait d’une disparition volontaire, d'etermin'ee par une fugue amoureuse.

D’ailleurs, s’il avait eu des soupcons concernant le d'epart de Fernand Ricard, ils se seraient rapidement 'evanouis. M me Ricard `a l’aube, n’avait-elle pas recu de son mari un t'el'egramme qu’elle communiquait aussit^ot `a la justice, et aux termes duquel Fernand disait qu’il venait d’apprendre `a Londres l’affreux malheur et qu’il rentrerait dans la nuit.

Juve, toutefois, devait occuper sa journ'ee. On allait d’ailleurs faire une confrontation entre M me Alice Ricard et l’assassin pr'esum'e.

Le procureur revint trouver Juve :

— Cher monsieur, lui dit-il, car le jeune magistrat s’adressait avec d'ef'erence au c'el`ebre inspecteur de la S^uret'e, voulez-vous prendre la peine de m’accompagner ? Nous allons passer dans le cabinet du juge d’instruction commis. C’est un de mes bons camarades de l’'Ecole de Droit, un homme charmant, M. Varlesque.

Et confidentiellement, le procureur ajoutait `a l’oreille de Juve :

— Un homme qui a le bras long, tr`es recommand'e, parent du Garde des Sceaux. Songez donc, monsieur Juve, il a vingt-neuf ans `a peine et il est d'ej`a juge d’instruction ici.

Juve hochait la t^ete et ne r'epondait point, n’ayant pas de commentaires `a formuler.

Lorsqu’il p'en'etra avec le procureur, dans le cabinet du juge, ils trouv`erent la pi`ece toute d'esorganis'ee. Des garcons apportaient des chaises, des fauteuils en nombre consid'erable, comme s’il s’agissait de faire asseoir au moins vingt-cinq personnes.

Juve consid'erait cet am'enagement avec une certaine surprise, lorsque arriva M. Varlesque.

Comme l’avait dit le procureur, c’'etait un tout jeune homme, `a l’air de matamore, tr`es soign'e de sa personne, minutieusement pommad'e, toujours ras'e de frais, le menton poudr'e, la moustache en croc.

Les pr'esentations termin'ees, M. Varlesque d'esignait une chaise au policier.

— Prenez une place, dit-il, et ne la quittez pas si vous voulez rester assis, car nous allons ^etre tr`es nombreux.

Juve consid'era le magistrat instructeur avec stup'efaction :

— Tr`es nombreux ? demandait-il. Qu’entendez-vous par l`a ?

— Oh, c’est bien simple, fit M. Varlesque. Nous allons d’abord recevoir les principaux acteurs de la c'er'emonie. `A tout seigneur, tout honneur : la jolie M me Ricard, puis l’assassin, Th'eodore Gauvin. M. le procureur assistera 'egalement `a son interrogatoire. Bien entendu, M. le pr'esident du tribunal ne manquera pas d’^etre pr'esent. Il y aura mon greffier, les deux gendarmes.

— Pardon, interrompit Juve, mais `a quel titre tous ces personnages vont-ils assister `a votre interrogatoire ?

Sans se troubler, M. Varlesque r'epliquait :

— `A quel titre ? `A quel titre ? Mais c’est bien simple, monsieur ! Vous comprenez qu’il s’agit l`a d’une affaire sensationnelle, qui pique la curiosit'e de tout le monde.

Le procureur intervint :

— Figurez-vous, monsieur Juve, disait-il, que le secr'etaire g'en'eral de la pr'efecture d’'Evreux, est parti ce matin, par le premier train, `a quatre ou cinq heures, je crois, et ceci dans le seul but de pouvoir assister `a la confrontation.

M. Varlesque ajoutait encore :

— J’ai r'eserv'e une place au capitaine de gendarmerie, une autre pour le sous-pr'efet. Enfin, nous ne pouvons nous dispenser de recevoir M e Gauvin, le p`ere du coupable.

Juve, jusqu’alors, s’'etait contenu. Il 'eclata. Fixant dans les yeux le juge d’instruction, il lui demanda `a br^ule-pourpoint :

— Est-ce que vous vous foutez de moi ?

Le magistrat demeurait interloqu'e. Il consid'era Juve d’un air stup'efait, regarda le procureur, abasourdi lui aussi, puis, fixant `a nouveau l’inspecteur de la S^uret'e :

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